La crise grecque révèle "l’impuissance de l’Europe" et illustre des "divergences criantes" entre l'Allemagne et la France estime lundi la presse alors que les dirigeants de la zone euro s'efforçaient dans la nuit de dimanche à lundi de trouver un compromis pour maintenir la Grèce dans l'euro.
"En plus de la crise grecque, voilà la crise européenne! (...) Elle rend l’UE ridicule à la face du monde", assène Jean-Claude Kiefer dans Les Dernières nouvelles d'Alsace. "Pourtant, cette crise a aussi du bon: pour la première fois depuis des années, Paris ne semble plus se contenter d’avancer –ou de reculer– en fidèle second de Berlin", poursuit-il.
"D’évidence, la crise grecque se mue en démonstration pathétique de l’impuissance de l’Europe. L’affaire n’est désormais plus économique, même si on parle encore de milliards, mais politique", écrit Alain Dusart de l'Est Républicain.
Pour Stéphane Siret (Paris-Normandie), "la Grèce plonge l’Europe au bord du chaos. Après des mois de multiples réunions de la dernière chance, l’Union est à bout de nerfs pour sauver le pays fondateur de la démocratie".
Dans son éditorial titré "L'Europe en danger", Philippe Gélie du Figaro, souligne que "le pugilat autour de la Grèce a révélé l’existence de deux Europe, engagées dans des logiques totalement différentes". Mais selon lui : "une leçon politique est aussi à méditer: plus l’Allemagne et la France divergent, plus les performances de leurs économies s’éloignent, plus l’Europe est en danger de dislocation".
"L’Europe ne sortira pas grandie de l’épreuve"
"Si les discussions de ce week-end permettent d’y voir plus clair sur les positions de chacun, l’avenir qu’elles dessinent n’est pas réjouissant pour l’Europe", commente David Carzon dans Libération, "c’est la victoire des égoïsmes qui prend forme". Il poursuit: "Ciment de la construction européenne, le couple franco-allemand n’est que l’ombre de lui-même".
"L’Europe ne sortira pas grandie de l’épreuve", estime de son côté Marie-Louise Roubaud de La Dépêche du Midi. "Au bout du compte la maison Europe se fissure et perd à son tour la crédibilité, la confiance, qui étaient attachées à sa mission et à son idéologie fondatrice."
Selon Sébastien Lacroix, pour L'union et l'Ardennais : "jamais les divergences entre l’Allemagne et la France n’étaient apparues aussi criantes. Car, aux yeux des Allemands, la France n’est qu’une Grèce en gestation".
"Le couple franco-allemand troublé par le cas Tsipras", titre Le Parisien. En pages intérieures, pour Rosalie Lucas : "depuis le référendum en Grèce, le couple franco-allemand, pilier de l’Union européenne, a du mal à parler d’une seule voix."
Les dirigeants de la zone euro s'efforçaient dans la nuit de dimanche à lundi de trouver un compromis pour maintenir la Grèce dans l'euro, l'hypothèse d'un "Grexit" semblant s'éloigner dans l'immédiat.
Il restait néanmoins aux dirigeants européens à surmonter leurs profondes divisions pour trancher les nombreux points en suspens.