par Ben Hirschler
LONDRES (Reuters) - La nouvelle directrice générale de GlaxoSmithKline a annoncé mercredi la réorganisation de son département de recherche en renonçant à des traitements non-prioritaires pour améliorer la rentabilité de ses activités pharmaceutiques essentielles.
Emma Walmsley, qui a pris ses fonctions en avril, a indiqué que le groupe pharmaceutique consacrerait à l'avenir 80% de ses dépenses en recherche et développement à des domaines prioritaires, comme les maladies respiratoires et infectieuses, ajoutant que deux autres secteurs, l'oncologie et les maladies auto-immunes, pourraient être également concernés.
Plus d'une trentaine de projets aux stades pré-cliniques et cliniques seront ainsi arrêtés et le groupe étudie ses options pour sa division dédiée aux maladies rares dans le cadre d'une revue stratégique.
Il prévoit aussi d'arrêter progressivement le financement de son antidiabétique à la peine Tanzeum et de mettre un terme à une collaboration avec Johnson & Johnson pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, sirikumab, proche d'une mise sur le marché.
"Nous avons été trop largement diversifiés", a dit Walmsley à des journalistes, ajoutant que la réorganisation ne se traduirait pas par une baisse du budget de R&D car GSK a trop peu investi dans le passé dans des traitements expérimentaux spécifiques.
Il pourrait même augmenter à la faveur de possible acquisitions de traitements en phase initiale destinées à renforcer son portefeuille de médicaments en développement dans ses domaines prioritaires.
Le premier laboratoire britannique a par ailleurs fait état d'un bénéfice ajusté par action en hausse de 12% à 27,2 pence au titre du deuxième trimestre. Les analystes anticipaient un bénéfice de 26,2 pence, selon le consensus Thomson Reuters.
Le chiffre d'affaires a également augmenté de 12% à 7,32 milliards de livres (8,21 milliards d'euros), dépassant là encore le consensus qui le donnait à 7,26 milliards.
Le groupe a confirmé ses perspectives à l'horizon 2020, initialement annoncées en 2015, d'une croissance de ses ventes et de ses bénéfices ajustées comprises respectivement dans une fourchette de 0% à 5% et 5% à 10%, à taux de change constants.
Pour 2017, GlaxoSmithKline s'attend désormais à une croissance du bénéfice par action de 3% à 5% contre 5% à 7% précédemment, en raison d'un investissement destiné à accélérer l'approbation d'un nouveau traitement anti-VIH par les autorités américaines.
Vers 13h00 GMT, l'action perdait 1,35% à la Bourse de Londres.
Walmsley ayant annoncé un programme supplémentaire de réductions de coûts destinés à réaliser 1 milliard de livres de nouvelles économies par an d'ici 2020, la prudence des perspectives 2017 "suggère des tendances sous-jacentes plus difficiles", a dit Michael Leuchten, analyste d'UBS.
La nouvelle directrice générale, qui avait pris la tête division grand public de GSK après 17 ans chez L'Oréal, a annoncé la semaine dernière la cession de deux marques dans le domaine de la nutrition, la suppression de plus de 300 postes en Grande-Bretagne et une revue stratégique impliquant de potentielles cessions de ses antibiotiques les plus anciens.
GSK a par ailleurs réitéré son engagement de verser un dividende annuel de 80 pence par action jusqu'en 2018.
(avec la contribution de Kate Holton, Catherine Mallebay-Vacqueur et Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)