La présidente de la FNSEA a annoncé jeudi le blocage des raffineries "dans toute la France" à partir du 10 juin en réaction notamment à la hausse attendue des importations d'huile de palme.
"Nous lançons un mouvement de protestation très fort et dans toute la France qui commencera la semaine prochaine", a déclaré Christiane Lambert, citée sur le site internet du quotidien l'Union de Reims.
La FNSEA a confirmé qu'un mouvement de blocage devait démarrer le 10 juin face aux "incohérences" soulevées par le projet de loi Agriculture et Alimentation, qui vient d'être adopté en première lecture à l'Assemblée nationale.
"Certes, ce projet instaure un nouveau code de la route plus favorable à une négociation des prix qui tienne compte des coûts de production des agriculteurs", souligne l'organisation dans un communiqué.
"Mais avant même qu'un début de traduction concrète soit perceptible par les paysans, de nouvelles charges sont déjà annoncées et plusieurs signaux sont émis d'une concurrence toujours déséquilibrée avec des produits importés", a-t-elle déploré.
Le blocage va concerner "dans l'ensemble de nos régions (...) des sites stratégiques, symboles des distorsions de concurrence que nous subissons", a précisé la FNSEA.
"Non content d'en avoir dans le Nutella, maintenant ce sont 400.000 tonnes d'huile de palme qui vont venir dans les raffineries, donc dans nos voitures", a indiqué pour sa part Mme Lambert à l'Union de Reims, dénonçant "une attitude incohérente du gouvernement".
Le groupe pétrolier français Total (PA:TOTF) a été récemment autorisé par l'Etat à exploiter une bio-raffinerie à La Mède (Bouches-du-Rhône), fonctionnant à l'huile de palme, à la place de sa raffinerie et de sauver ainsi 450 emplois.
Le groupe a investi 275 millions d'euros pour y installer cette bio-raffinerie qui utilisera 50% d'huile de palme, soit "au plus 300.000 tonnes par an", selon Total.
"Ce n'est pas de gaieté de coeur que j'ai autorisé la raffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône) à rouvrir. L'avenir n'appartient pas à l'huile de palme", a cependant indiqué jeudi le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, interrogé sur Europe 1.
Les députés européens ont voté en janvier la suppression progressive de l'huile de palme dans les biocarburants d'ici 2021, une huile dont la production en Malaisie et en Indonésie génère une déforestation menaçant les espèces et affectant les populations locales.
Mais ce vote n'est pas contraignant et doit faire l'objet d'une négociation avec le Conseil européen et la Commission.