PARIS (Reuters) - La flambée des prix du pétrole et de l'essence ne change pas la prévision de la Banque centrale européenne (BCE) d'une baisse de l'inflation vers 2% à l'horizon 2025, a dit samedi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la BCE.
"Le prix du pétrole et le prix de l'essence à la pompe, c'est évidemment très sensible, mais ce n'est pas l'inflation totale", a-t-il déclaré sur France Inter.
"La consommation d'essence à la pompe représente à peu près 5% de notre consommation totale, donc c'est une petite partie de l'inflation totale, même si c'est ce qui se voit le plus. Les valorisations du prix du pétrole ne remettent pas en cause à nos yeux la tendance à la désinflation sous-jacente", a-t-il dit, ajoutant que l'économie n'était pas confrontée au choc généralisé sur l'énergie et les matières premières qu'elle a connu début 2022.
"Je vais le redire ce matin, notre prévision et notre engagement, c'est de ramener l'inflation vers 2% d'ici 2025", a-t-il poursuivi.
Le cours du Brent se négocie actuellement près de 100 dollars le baril, les investisseurs se préparant à un déficit d'offre au quatrième trimestre après que des producteurs majeurs comme l'Arabie saoudite et la Russie ont étendu leurs coupes dans les approvisionnements.
François Villeroy de Galhau a également redit que les taux directeurs de la BCE, relevés dix fois d'affilée à un record de 4%, se situaient désormais à un niveau adéquat.
"Maintenant il faut être persévérant, maintenir les taux à ce niveau le temps qu'il faut (...), vu d'aujourd'hui, la patience est plus importante que monter encore les taux", a-t-il déclaré.
(Reportage Gilles Guillaume et Sybille de la Hamaide)