RENNES, Ille-et-Villaine (Reuters) - Le groupe volailler français LDC a officiellement déposé une offre de reprise du groupe Doux, en difficulté financière depuis plusieurs mois, a-t-on appris mercredi auprès du groupe qui n'a pas souhaité donner de précisions.
Des discussions étaient menées depuis quelque temps sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) avec LDC, un des leaders français de la volaille, tandis que le géant ukrainien MHP s'est également mis sur les rangs depuis plusieurs semaines pour une reprise partielle du groupe Doux.
La date limite de dépôt des offres de reprise a été fixée à minuit ce mercredi.
Aucun détail sur le contenu de l'offre de LDC, un des concurrents principaux du groupe Terrena, actionnaire majoritaire du groupe Doux, n'a été divulgué mais celle-ci ne devrait concerner qu'une partie du groupe basé à Châteaulin (Finistère) qui emploie aujourd'hui 1.200 salariés, a-t-on indiqué de source syndicale.
Le tribunal de Commerce de Rennes doit étudier une demande de mise en liquidation judiciaire le 3 avril et rendre sa décision le lendemain dans le cadre d’une procédure accélérée.
Un placement en liquidation judiciaire pourrait ensuite favoriser une procédure de cession, ont indiqué vendredi dernier les syndicats à l'issue d'un Comité central d'entreprise (CCE).
Dans le cadre d'une reprise de Doux par MHP, qui pourrait prendre effet à la mi-mai, le site de Chantonnay (Vendée), qui emploie 300 personnes dont 150 intérimaires, ne serait pas retenu et la production de poulets standards serait délocalisée en Ukraine, le site de Châteaulin ne conservant que la production de poulets frais.
Spécialisé dans l’exportation de poulets congelés vers le Moyen-Orient et l’Afrique, Doux a subi d’importantes pertes dues notamment aux conséquences des épidémies de grippe aviaire, qui lui ont fermé certains marchés, mais aussi de la concurrence des producteurs brésiliens et de la parité euro-dollar.
Doux fait l’objet d’un “plan de continuation” depuis son placement en redressement judiciaire en 2012. Le groupe avait annoncé en septembre dernier son intention d’engager une nouvelle stratégie, sous réserve de trouver des investisseurs pour un montant de 100 millions d’euros afin de réorienter son modèle économique.
(Pierre-Henri Allain, édité par Yves Clarisse)