Le géant russe du pétrole Rosneft a annoncé vendredi son intention de supprimer 20% des effectifs de son siège, via une réorganisation de ses services administratifs, en raison de l'"instabilité" des prix du pétrole.
Interrogé par l'AFP, le groupe contrôlé par l'Etat russe a refusé de préciser le nombre de personnes concernées par la restructuration.
"Dans un contexte de marché instable, Rosneft continue de chercher de nouveaux moyens d'augmenter la capitalisation du groupe, de renforcer l'efficacité de son programme d'investissements et de ses activités", a expliqué dans un communiqué l'influent directeur général Igor Setchine, proche du président russe Vladimir Poutine.
"Cela va inévitablement avoir des conséquences sur les activités du siège administratif: nous avons fixé comme objectif de supprimer 20% de ses effectifs par rapport au 1er janvier 2016", a-t-il indiqué.
Rosneft a précisé dans son communiqué qu'il allait "consolider les fonctions de certaines divisions" ou encore "supprimer des subdivisions redondantes" via une réorganisation générale de ses services administratifs.
Rosneft est devenu depuis le début du siècle l'un des plus grands producteurs d'énergie dans le monde en avalant en partie les ruines du groupe Ioukos de l'opposant Mikhaïl Khodorkovski, démantelé sur des accusations de fraude fiscale, puis en rachetant en 2013 son concurrent TNK-BP.
Visé par des sanctions occidentales en raison de la crise ukrainienne, il a cependant plutôt bien résisté à l'effondrement des prix du brut depuis un an et demi, qui a été en partie compensé pour les producteurs russes par la chute de la monnaie russe.
En roubles, son bénéfice net a ainsi progressé de 2% l'an dernier à 355 milliards de roubles (4,8 milliards d'euros au cours de vendredi) pour un chiffre d'affaires en recul de 6% à 5.150 milliards de roubles (70 milliards d'euros).
En dollars, ces résultats correspondent à une chute de 25% du bénéfice net et de 41% du chiffre d'affaires.
Début avril, Rosneft est brièvement devenu la première entreprise russe par la valeur en Bourse, détrônant pendant quelques heures le géant gazier Gazprom.