Dix centrales nucléaires, sur les 19 du parc français, étaient concernées jeudi à la mi-journée par des baisses de production qui ont atteint au total 5.000 MW, dans le cadre de la grève votée dans toutes les centrales nucléaires contre la loi travail, a-t-on appris auprès de la CGT.
La grève n'entraînait pas pour l'instant de problème d'approvisionnement électrique en France, a assuré dans la matinée un porte-parole de RTE, le gestionnaire du réseau national à haute tension.
Parmi ces dix centrales, la baisse maximale était enregistrée à celle de Nogent-sur-Seine (Aube), avec 1.031 MW, a précisé à l'AFP Laurent Langlard, de la Fédération Mines Energie de la CGT.
La centrale de Nogent-sur-Seine avait initié le mouvement en votant la grève dès mardi soir.
La production a été baissée dans les centrales où cela était possible, a souligné M. Langlard, beaucoup de tranches étant "non manoeuvrables" car à l'arrêt ou en maintenance, a-t-il expliqué.
"Toutes les centrales ont voté la grève et douze ont baissé la charge dans la nuit", avait déclaré plus tôt Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la FNME-CGT.
Dans la journée, "on va certainement être dans une position où on va devoir importer" de l'électricité, a-t-elle souligné.
Trois centrales thermiques sont par ailleurs à l'arrêt: Cordemais (Loire-Atlantique), Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Porcheville (Yvelines). A Porcheville, les agents ont "refusé de démarrer" la centrale en appoint de la production, a ajouté M. Langlard.
Dans un communiqué diffusé dans la nuit, faisant le point à minuit, la FNME-CGT avait fait état de "baisses de charge entamées sur huit centrales allant jusqu'à 4.300 MW".
Mme Cailletaud a aussi fait part de "coupures (de courant) dans les Yvelines" et prévenu que des coupures pourraient intervenir localement.
"On recense entre 50% et 80% de grévistes selon les sites", a-t-elle ajouté, et "on nous dit que la mobilisation faiblit!".
EDF (PA:EDF) a de son côté fait état de 9,89% de salariés en grève au niveau national.
Outre la CGT, la fédération FO Energie et Mines a annoncé mercredi "s'associer" aux journées de grèves et de manifestations prévues jeudi et le 14 juin, appelant les électriciens et gaziers à "mettre en débat" lors d'assemblées générales les "modalités d'action".
Le 21 janvier dernier, à l'occasion d'une journée d'action spécifique à EDF à l'appel de la CGT, la CFE-CGC et FO pour protester contre des suppressions d'emplois annoncées en comité central d'entreprise, des baisses de charge allant jusqu'à 12.000 MW, soit 20% de la production, avaient été enregistrées par la CGT.
EDF avait alors recensé 21,12% de grévistes sur l'ensemble des salariés de l'entreprise.