BERLIN (Reuters) - La fédération allemande de l'industrie BDI a dit mardi s'attendre à une croissance d'environ 1,5% cette année pour la première économie d'Europe, tout en exprimant ses inquiétudes sur la politique commerciale que mènera Donald Trump et les risques d'ingérence chinoise.
"Compte tenu de l'incertitude politique mondiale (...) la croissance future est tout sauf certaine", a souligné le président de la BDI, Dieter Kempf, lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement allemand n'a pas encore publié les chiffres de croissance pour 2016, mais en octobre, le BDI disait prévoir une croissance de l'économie de 1,9%.
La fédération patronale dit prévoir une hausse des exportations de 2-3% en 2017 et une augmentation allant jusqu'à un demi-million du nombre de personnes en activité par rapport à l'an dernier, à 43,5 millions.
L'industrie allemande prêtera une attention particulière aux projets de Donald Trump quand il prendra ses fonctions, ajoute la BDI, mettant en garde contre toute tentative d'isolationnisme et de limitation des accords de libre-échange.
"Cela porterait préjudice à l'ensemble de l'économie mondiale et en particulier à l'économie allemande très tournée vers les exportations", a dit Dieter Kempf, ajoutant que l'ingérence de l'Etat chinois inquiétait également les entreprises allemandes présentes en Chine.
Par ailleurs, Markus Kerber, le directeur général de la BDI, a dit ne pas s'attendre à un changement rapide de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), jugeant la hausse de l'inflation insuffisante pour justifier une inflexion.
Les statistiques actuelles sur l'inflation "ne sont pas, à mon avis, un indicateur suffisant d'une modification des taux d'intérêt européens", a-t-il dit.
Le redressement de l'inflation dans la zone euro et surtout en Allemagne a conduit nombre d'économistes allemands à plaider pour un relèvement des taux de la BCE et une réduction du montant des rachats d'actifs de l'institut de Francfort.
(Gernot Heller; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)