La banque française BNP Paribas a dévoilé jeudi un bénéfice en hausse et meilleur qu'attendu au troisième trimestre, la réduction de ses frais et du coût du risque permettant de compenser une baisse de son chiffre d'affaires.
Entre juillet et septembre, BNP a dégagé un bénéfice net de 1,36 milliard d'euros, en hausse de 2,4%. C'est bien mieux qu'attendu par les analystes qui tablaient sur une baisse de 7%, à 1,23 milliard d'euros, selon un consensus établi par l'agence Dow Jones Newswires.
"Le coût du risque est en baisse, les frais de gestion sont en baisse et donc au total, nous finissons sur une légère hausse du résultat", a commenté auprès de l'AFP le directeur général délégué du groupe, Philippe Bordenave.
Le coût du risque (provisions pour risque d'impayés) a baissé de 5,5% par rapport au troisième trimestre 2012 "malgré la conjoncture", souligne BNP.
Les frais de gestion ont quant à eux diminué de 2,1% au niveau du groupe, malgré le coût du "programme d'efficacité" annoncé en début d'année (145 millions d'euros sur le trimestre) et l'effet de la hausse de l'euro.
Le "programme d'efficacité", qui doit conduire à économiser 2 milliards d'euros en année pleine dès 2015, a permis de dégager 549 millions d'économies récurrentes sur les neuf premiers mois de l'année, "atteignant déjà l'objectif annoncé pour 2013", se félicite le groupe.
Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) baisse de 4% sur le trimestre, à 9,3 milliards d'euros.
Au plan opérationnel, si les résultats du pôle "Investment solutions" ont résisté (+1,6%), ceux de la banque de détail (-9,2%) et ceux de la banque de financement et d'investissement (-23,7%) ont davantage souffert.
La banque de financement et d'investissement a été pénalisée à la fois par une base de comparaison défavorable et par une faible activité de clientèle sur les marchés de taux, liée aux bas rendements des marchés obligataires.
"Environnement toujours difficile"
La banque de détail est quasi-stable en France, "une bonne performance dans un environnement peu porteur", souligne BNP, avec "une forte croissance des dépôts à vue et des comptes d'épargne" mais "une diminution des encours de crédit (-1,7%) du fait d'une moindre demande".
Elle recule en Italie, où le coût du risque reste élevé, et les revenus s'effritent aussi dans la filiale américaine BancWest, "sous l'effet d'un environnement de taux peu favorable". Elle progresse en revanche dans la zone Europe et Méditerranée, malgré l'impact de nouvelles réglementations.
"Nous sommes résilients. Je pense qu'on enregistre encore un très bon résultat par rapport à un environnement toujours difficile", a estimé M. Bordenave.
"S'appuyant sur un bilan trés solide, avec une solvabilité à un niveau trés élevé et des réserves de liquidité encore accrues, le groupe poursuit la préparation du plan de développement 2014-2016, qui sera annoncé début 2014", a indiqué pour sa part le directeur général de BNP Paribas, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.
Le numéro un français a encore amélioré sa solvabilité ce trimestre, avec un ratio de fonds propres "dur" (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) à 10,8% fin septembre, selon les règles de Bâle III.
Le groupe revendique également un ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) de 3,8%, contre 3% requis par Bâle III, et une réserve de liquidité instantanément mobilisable de 239 milliards d'euros, "soit plus d'un an de marge de manoeuvre par rapport aux ressources de marché à court terme".