Le constructeur d'automobile japonais Nissan a annoncé viser une part de marché mondial de 8% et espérer, en collaboration avec son partenaire français Renault, vendre 1,5 millions de voitures électriques d'ici six ans.
"D'ici à la fin de l'exercice budgétaire 2016-2017, l'entreprise vise une part de marché mondial de 8%", contre 5,8% l'année passée, a expliqué lundi la deuxième firme nippone du secteur, en terme de nombre de véhicules vendus, dans le cadre d'un plan stratégique sur six ans.
Nissan espère ainsi se rapprocher de Toyota, premier constructeur japonais et ex-leader mondial, qui disposait l'année dernière d'une part de marché de plus de 11%.
"Ce n'est pas un engagement ferme, mais plutôt un objectif", a précisé le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, au cours d'une conférence de presse. Selon lui, le marché mondial de l'automobile devrait s'établir à environ 90 millions de véhicules lors de l'année budgétaire du 1er avril 2016 au 31 mars 2017.
Pour l'année en cours 2011-2012, le groupe basé à Yokohama (région de Tokyo) escompte battre de nouveau son record de véhicules vendus dans le monde, avec 4,6 millions d'unités, soit près de 10% de plus sur un an.
Le groupe a expliqué par ailleurs vouloir "atteindre durablement une marge opérationnelle de 8%", contre 6,1% lors de l'année budgétaire 2010-2011.
"L'accent continuera d'être mis sur une mobilité respectueuse de l'environnement (...). Les ventes cumulées de véhicules électriques atteindront 1,5 millions d'unités pour l'alliance Renault-Nissan" d'ici six ans, a aussi affirmé le constructeur japonais.
En décembre 2010, Nissan a livré au Japon et aux Etats-Unis les premiers exemplaires de la Leaf, présentée comme la première voiture électrique produite et vendue en masse.
Le groupe japonais et son allié Renault, qui possède quelque 45% des parts de Nissan, ont investi à eux deux environ 4 milliards d'euros dans le développement des véhicules électriques.
Autre axe stratégique majeur de la firme nippone, M. Ghosn a martelé que Nissan voulait augmenter sa présence dans les pays émergents dits BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).
En Chine, premier marché mondial de l'automobile, Nissan veut accroître sa part des ventes de 6,2% à 10%. "En 2012, nous aurons quasiment doublé notre capacité productive dans ce pays, à 1,2 millions d'unités annuelles", a compté le PDG.
En Russie, Renault-Nissan négocie une prise de contrôle du premier constructeur national, Avtovaz, fabricant des célèbres Lada. Renault dispose aujourd'hui de 25% plus une action du groupe et l'alliance pourrait conclure un accord lui accordant plus de 50% "d'ici à la fin de l'année", selon le PDG.
"Au sein de ces 50%, Renault devrait avoir une part majoritaire et Nissan et une part minoritaire", a détaillé M. Ghosn, soulignant avoir "reçu le feu vert des autorités russes" pour prendre le contrôle d'Avtovaz.
Nissan prévoit par ailleurs de construire une nouvelle usine au Brésil, avec une capacité de production initiale de 200.000 unités par an. Le groupe n'a toutefois donné aucune précision sur la localisation ni le calendrier d'ouverture de ce site.
Le groupe a annoncé la semaine dernière qu'il escomptait dégager lors de l'année en cours 2011-2012 un profit net en baisse de 15,4%, à 270 milliards de yens (2,35 milliard d'euros, selon le taux de change retenu par le constructeur).
Selon Nissan, ses bénéfices seront rognés par la vigueur du yen et la flambée du prix des matières premières.
Comme les autres constructeurs nippons, Nissan souffre aussi depuis ce printemps de la perturbation de son approvisionnement en pièces détachées, depuis que le séisme du 11 mars a endommagé voire détruit des usines de fournisseurs de l'industrie automobile dans le nord-est du Japon.