Les ministres des Finances des pays de la zone euro "ont ouvert la voie à l'allongement de la durée du remboursement" du prêt accordé à la Grèce par l'Union européenne (UE) et le FMI jusqu'en "2021", a indiqué lundi le ministre grec Georges Papaconstantinou.
"La Grèce espère le feu vert" final des pays de la zone euro sur cet allongement "d'ici deux mois environ", certains pays devant soumettre cette décision à leur parlement, notamment l'Allemagne, a souligné M. Papaconstantinou lors d'une conférence de presse à Athènes.
Au cours du week-end, l'UE s'est dite prête à examiner un allongement des durées des prêts accordés en mai à la Grèce et remboursables d'ici 2015, en les alignant sur celles qui seront accordées à l'Irlande.
Les grands argentiers européens "ont tous accepté" la perspective de cet allongement car il fallait "un traitement équitable" entre la Grèce et l'Irlande, a expliqué M. Papaconstantinou.
Le ministre grec a souligné que cet allongement entraînerait une hausse du taux consenti à la Grèce, mais qui ne dépasserait pas le taux de 5,8%, accordé à l'Irlande.
Le taux du prêt de 110 milliards d'euros consenti en mai à la Grèce et prévu initialement à échéance 2015, s'élève à 5,2% en moyenne.
L'accord d'un tel répit va également "ouvrir plus vite les marchés, dont l'inquiétude découlait surtout de l'incertitude" prévalant quant à la capacité de la Grèce d'assumer ses remboursements dans le délai au départ prévu de deux ans, s'est félicité le ministre.
Il a réitéré l'intention de son pays de retourner sur les marchés pour se refinancer à long terme "courant 2011".
En cas de bon accueil des investisseurs, "nous pouvons choisir de ne pas prendre toutes les tranches" du prêt, a-t-il affirmé.
M. Papaconstantinou a rappelé que la Grèce discutait depuis début octobre informellement d'un tel sursis, et envisageait d'en faire la demande l'été 2011, arguant auprès de ses partenaires européens des progrès déjà enregistrés dans le redressement des finances publiques. L'affaire irlandaise a "offert l'occasion" d'accélérer les choses, a-t-il dit.
Le ministre a exclu que ce répit entraîne le moindre relâchement de l'effort de rigueur actuellement mené par la Grèce pour réduire d'ici 2014 à moins de 3% du PIB, un déficit public qui a explosé en 2009 à 15,4%, inaugurant la crise de la dette au sein de la zone euro.
"Sinon, le message aux marchés aurait été que l'Irlande avait besoin de plus de temps que la Grèce" pour s'acquitter de ses obligations, ce qui aurait été "paradoxal", a-t-il souligné.
La Grèce souhaite un accord final avant le versement prévu, fin février, de la quatrième tranche du prêt, au vu de son montant élevé de 15 milliards d'euros, car il n'est pas encore certain que l'allongement, quand il sera décidé, inclut les tranches déjà versées, a relevé le ministre.
La Grèce a déjà touché deux tranches du prêt, soit près de 30 milliards d'euros, et obtenu le feu vert pour le versement début janvier du troisième versement, d'un montant de 9 milliards d'euros.