MONTAUBAN, Tarn-et-Garonne (Reuters) - Le président Emmanuel Macron a annoncé lundi que la France suspendait au moins jusqu'à mardi après-midi l'utilisation du vaccin AstraZeneca (LON:AZN), imitant plusieurs pays européens qui ont pris une décision similaire en raison de potentiels effets indésirables graves du vaccin contre le COVID-19.
L'agence européenne des médicaments (EMA) doit rendre un avis mardi après-midi sur l'opportunité de continuer à utiliser le vaccin britannique.
"La décision qui a été prise est de suspendre par précaution la vaccination avec AstraZeneca en espérant la reprendre vite si l'avis de l'EMA le permet", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez à l'issue du XXVIe sommet franco-espagnol à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Après plusieurs pays scandinaves ce week-end, l'Irlande, l'Allemagne et l'Italie ont aussi annoncé lundi la suspension du vaccin AstraZeneca, malgré l'appel lancé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à ne pas interrompre les campagnes de vaccination.
La décision de se priver même temporairement d'un des quatre vaccins autorisés en Europe est un coup dur pour le gouvernement français, qui comptait au contraire accélérer la campagne de vaccination pour tenter d'éviter un nouveau confinement.
Interrogé sur le risque de devoir reconfiner tout ou partie du pays compte tenu de l'augmentation du nombre de personnes hospitalisées en réanimation, Emmanuel Macron a admis qu'il faudrait "sans doute" prendre de nouvelles mesures dans les prochains jours.
"Nous aurons à prendre dans les jours qui viennent, sans doute, de nouvelles décisions", a déclaré le chef de l'Etat, qui a toutefois rappelé les risques psychosociaux d'un nouveau confinement et promis des mesures "adaptées, proportionnées et en regardant la réalité de l'épidémie, ville par ville et territoire par territoire".
"J'ai demandé au gouvernement de travailler pour que dans les prochains jours nous puissions redonner de la visibilité à nos concitoyens", a ajouté Emmanuel Macron.
Parmi les pistes de sortie de crise figure la question sensible du "passeport sanitaire" qui pourrait favoriser une reprise de l'activité, notamment touristique cet été.
"Je préfère le terme de certificat sanitaire sur lequel les travaux européens ont commencé depuis le mois de décembre", a précisé le président français.
"Ce qui est important, c'est qu'il y ait une coordination européenne parce que pour le secteur du tourisme, la question sera posée dans nos pays d'abord de permettre à nos concitoyens de recirculer quand l'épidémie aura à nouveau baissé", a-t-il souligné en insistant sur la nécessité de règles communes, en matière de tests par exemple.
La question d'un "passeport" sanitaire se posera uniquement dans le cadre "de la réouverture à des pays non européens", a ajouté le chef de l'Etat.
(Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)