BERGAME, Italie (Reuters) - Une journée de deuil national a été observé jeudi en Italie, en l’honneur des plus de 100.000 personnes décédées à cause du coronavirus depuis le début de l'épidémie.
Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a rendu hommage aux victimes de la pandémie dans la ville de Bergame, en Lombardie, épicentre du début d'épidémie de coronavirus il y a un an.
"Le respect que nous devons à ceux qui nous ont quittés doit nous donner la force de reconstruire le monde dont ils rêvaient pour leurs enfants et petits-enfants", a déclaré Mario Draghi dans un discours prononcé dans un nouveau "bois du souvenir" créé dans un parc local en l'honneur des victimes.
Les drapeaux ont été mis en berne dans toute l'Italie et les maires ont observé une minute de silence dans des milliers de communes, dans le cadre de ce qui devrait devenir une journée de commémoration annuelle.
Jeudi marque le premier anniversaire du jour où un convoi de camions de l'armée est entré dans la ville Bergame pour évacuer les dizaines de cercueils qui s'étaient accumulés dans les églises et les chapelles – constat accablant du pouvoir destructeur du coronavirus.
Un an plus tard, Bergame fait état officiellement de quelque 670 décès liés aux coronavirus et environ 6.000 dans la province environnante, mais selon le maire de la ville, Giorgio Gori, le bilan réel serait beaucoup plus élevé étant donné le faible nombre de tests effectués au début l’épidémie.
"Il n'y a pas une seule personne à Bergame qui n'a pas dû dire adieu à un être cher", a déclaré Giorgio Gori.
L'Italie, qui connaît actuellement une troisième vague, a enregistré au total 103.432 décès liés au COVID-19 depuis le début de l'épidémie, le chiffre le plus élevé d'Europe après la Grande-Bretagne et le septième au monde.
Seules quelques personnes ont été autorisées à assister à la cérémonie à cause des nouvelles mesures de confinement imposées à Bergame, ainsi que dans une grande partie de l'Italie, pour tenter d'enrayer la propagation du virus.
Soucieux de mettre fin à la crise sanitaire, Mario Draghi a expliqué que la campagne de vaccination actuellement en cours était une priorité et a promis que les inoculations se poursuivraient sans entrave, quelle que soit la décision prise par l'Agence européenne des médicaments (EMA) concernant le vaccin d'AstraZeneca (LON:AZN).
L'Italie, comme d’autres pays européens, a suspendu lundi l’administration des vaccins contre le COVID-19 développés par AstraZeneca après que des troubles sanguins inhabituels sont apparus chez une poignée de personnes. L'EMA doit rendre ses conclusions sur le vaccin ce jeudi.
"Quelle que soit sa décision, la campagne de vaccination se poursuivra avec la même intensité, avec les mêmes objectifs. L'augmentation de l'approvisionnement de certains vaccins permettra de compenser les retards pris par d'autres laboratoires pharmaceutiques", a ajouté le président du Conseil italien.
(Crispian Balmer, version française Laura Marchioro)