par Marine Pennetier
PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron réunit ce vendredi en audioconférence l'ensemble des partenaires sociaux pour faire le point sur les mesures prises pour lutter contre l'épidémie de coronavirus sur fond d'inquiétudes grandissantes des syndicats sur les dérogations temporaires au droit du travail.
Cet échange, qui débutera à 11h, réunira les représentants du MEDEF, de la CPME, de l’U2P, de la FNSEA, de la CFDT, de la CGT, de FO, de la CGC, de la CFTC et de l’UNSA ainsi que le Premier ministre Edouard Philippe et trois autres ministres (Santé, Economie et Travail), a fait savoir l'Elysée.
La discussion portera "sur les difficultés rencontrées par les salariés et les entreprises depuis l’entrée en vigueur des mesures de confinement, de faire le point avec les salariés et les chefs d’entreprise sur les mesures de protection au travail contre le coronavirus et de faire connaître à l’ensemble des acteurs les mesures et dispositifs d’aide mis en place par le gouvernement", a précisé la présidence française.
Face à l'épidémie qui a mis la France à l'arrêt et bouleversé le fonctionnement des services publics et de l'économie, l'exécutif a présenté mercredi vingt-cinq ordonnances dans le cadre du projet de loi d'urgence sanitaire adopté dimanche dernier.
Parmi ces dispositions, figurent plusieurs "aménagements temporaires" du droit du travail dont des dérogations aux durées maximales du travail et aux règles de repos hebdomadaire et dominicale. Les employés de certains secteurs pourront ainsi être amenés à travailler jusque 60 heures sur une semaine au lieu des 48 heures prévues actuellement.
Des points sur lequels la CFDT a assuré qu'elle serait "très attentive", prévenant qu'aucune dérogation ne devait "se faire au détriment de la sécurité et de la santé des salariés".
Même inquiétude à la CGT qui appelle à définir précisément et par écrit les "activités essentielles" dans le règlement de la crise. "On n'est pas naïfs", a indiqué le numéro un de la centrale sur RFI vendredi matin. "Un certain nombre de dirigeants d'entreprises vont considérer leur activité essentielle et qu'on peut avoir des dérogations jusqu'à la fin de l'année".
"Pour l'instant, le message du gouvernement c'est aller au boulot, on a l'impression que l'économie prime avant la santé", a poursuivi Philippe Martinez. "Nous avons de nombreux témoignages de salariés qui n'ont pas encore les protections indispensables pour continuer à travailler".
Par ailleurs, "dans l'industrie, il y encore des salariés qui produisent des produits qui ne sont pas indispensables dans la période", a-t-il dénoncé. "Or en ce moment il n'y a pas besoin de fabriquer des avions, des bateaux ou des voitures".
(Marine Pennetier, édité par Jean-Michel Bélot)