par Robin Emmott
BRUXELLES (Reuters) - Des promesses de dons représentant 7,4 milliards d'euros ont été formulées lundi dans le cadre d'une initiative mondiale pour la recherche sur les tests, les traitements et les vaccins contre le nouveau coronavirus.
La conférence des donateurs, qui s'est déroulée en l'absence des Etats-Unis, entre dans le cadre du plan d'action international contre la pandémie lancé fin avril par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre le COVID-19 à travers le monde.
"En l'espace de quelques heures seulement, nous avons collectivement promis 7,4 milliards d'euros (8,07 milliards de dollars) pour le vaccin, le diagnostic et le traitement" contre le COVID-19, a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui présidait la visioconférence. "Cela contribuera à lancer une coopération mondiale sans précédent", a-t-elle ajouté.
Pour lever ces fonds, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois, l'Union européenne s'est associée à certains de ses Etats membres, dont la France et l'Allemagne, mais aussi le Royaume-Uni, la Norvège, le Canada, le Japon ou encore l'Arabie saoudite, qui assure cette année la présidence du G20.
L'UE a promis un milliard d'euros, l'Allemagne 525 millions et la France 500 millions, tandis que des organisations comme la Banque mondiale, la Fondation Bill et Melinda Gates ou encore des particuliers fortunés sont également invités à apporter leur contribution.
Les Etats-Unis n'ont pas participé à cette initiative. Donald Trump a suspendu mi-avril la contribution américaine au budget de l'OMS en accusant l'agence onusienne d'avoir "failli à ses devoirs essentiels" dans la lutte contre la pandémie de nouveau coronavirus, suscitant un concert de désapprobation à l'échelle internationale.
UN EXERCICE INÉDIT DE COOPÉRATION
Emmanuel Macron s'est dit convaincu que Washington participerait "à terme" à l'initiative.
"Nous avons eu plusieurs discussions avec nos partenaires américains et je suis sûr que les Américains s'engageront à terme dans cette même dynamique parce qu'elle est bonne pour la planète", a déclaré le chef de l'Etat français lors d'un point presse à l'Elysée.
"Personne ne comprendrait que nous perdions du temps, que nous dispersions de l'argent, personne ne comprendrait que le jour où on a un vaccin quelque part on ne se mette pas en situation de le produire le plus vite possible, pour tout le monde, sur toute la planète", a-t-il souligné.
"Ce que nous sommes en train de faire, c'est un exercice inédit de coopération, d'accélération et de définition d'un nouveau bien mondial et je suis convaincu que les Etats-Unis y viendront", a-t-il poursuivi. "Ils sont aujourd'hui en effet de côté, ça n'obère en rien et ça ne freine en rien notre initiative, nous continuons le dialogue et nous sommes engagés dans un dialogue permanent" avec eux.
Les dons annoncés à l'occasion de la conférence de lundi pourraient ne pas être intégralement constitués de financements nouveaux, les engagements déjà pris depuis le début de l'année étant également inclus dans ces annonces.
Plus de 3,5 millions de personnes ont déjà contracté le nouveau coronavirus à travers le monde et plus de 245.000 décès sont imputés au COVID-19 depuis l'émergence du virus en Chine en fin d'année dernière, selon un décompte effectué par Reuters.
(Robin Emmott, avec Francesco Guarascio à Bruxelles et Michel Rose à Paris ; version française Myriam Rivet et Jean-Philippe Lefief)