PARIS (Reuters) - Les pouvoirs publics français jugent qu'il n'est pas justifié de mettre en oeuvre des pratiques spécifiques de nettoyage ou de désinfection de la voirie dans le contexte de l'épidémie du coronavirus mais recommandent au contraire de continuer d'assurer le nettoyage habituel notamment par souci environnemental, annonce le gouvernement jeudi.
Plusieurs villes françaises, comme Nice, Cannes, Suresnes ou encore Roanne, ont décidé de procéder à ce type de désinfection, suivant ainsi une pratique suivie en Chine ou en Corée du Sud.
Dans un communiqué , Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Jacqueline Gourault, sa collègue chargée de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, s'appuient sur un avis rendu par le Haut Conseil de la santé publique (HSCP).
Le HSCP, ajoute le communiqué, "recommande de ne pas mettre en oeuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie dans le contexte de l'épidémie du COVID-19 et de continuer d'assurer le nettoyage habituel des voiries et du mobilier urbain avec les équipements de protection habituels des professionnels".
Le Haut Conseil cite l'absence d'argument scientifique qui justifierait l'intérêt de désinfecter la voirie pour prévenir des risques de transmission du virus et insiste sur ses impacts potentiels sur l'environnement.
Les produits de désinfection contiennent des substances actives susceptibles de se disperser dans l'environnement "après ruissellement mais également via les réseaux de collecte des eaux pluviales ou d'assainissement", rappelle le gouvernement.
Leur usage massif "peut favoriser l'apparition d'espèces résistantes".
(Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)