LONDRES (Reuters) - Médecins et chercheurs s'inquiètent de la multiplication de cas chez les enfants d'un syndrome inflammatoire rare qui, selon les scientifiques, pourrait être lié à l'épidémie en cours de nouveau coronavirus, même si le ministère britannique de la Santé a précisé mardi qu'aucun cas mortel n'avait été enregistré.
Des chercheurs italiens et britanniques cherchent à déterminer s'il existe un lien entre le nouveau coronavirus, apparu en décembre en Chine, et les séries de cas de nourrissons admis à l'hôpital avec une forte fièvre et une inflammation des artères.
Dans le nord de l'Italie, l'une des régions les plus durement touchées par la pandémie en cours, des médecins ont fait état d'un nombre anormalement élevé de cas sévères d'une pathologie ressemblant à la maladie de Kawasaki, chez des enfants de moins de neuf ans. Cette affection dont la cause est inconnue, survenant chez de jeunes enfants et plus fréquente en Asie, se manifeste dans ses formes graves par une inflammation des artères, notamment coronaires, susceptible d'aboutir à un infarctus du myocarde.
Interrogé au sujet de ce syndrome inflammatoire sur la radio LBC, le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a semblé dire que des enfants sans antécédents médicaux particuliers en étaient morts. Mais le ministère de la Santé a par la suite précisé que Matt Hancock s'exprimait de manière plus générale, au sujet du COVID-19 (la maladie que développent certaines personnes contaminées par le nouveau coronavirus).
"Nous ne sommes pas au courant de quelque cas confirmé que ce soit d'enfants décédés du fait de ce syndrome", a dit un porte-parole du ministère. "Le ministre n'a pas dit qu'il y avait des cas confirmés de cas d'enfants décédés en raison de ce syndrome", a-t-il ajouté.
Matt Hancock a expliqué que cette nouvelle maladie pourrait être causée par le nouveau coronavirus et le COVID-19.
"Nous ne sommes pas sûrs à 100% parce que certaines des personnes qui l'ont contractée n'avaient pas été diagnostiquées (comme contaminées par le SARS-CoV-2-NDLR). Nous faisons donc actuellement beaucoup de recherches, mais c'est quelque chose qui nous inquiète", a-t-il poursuivi.
"C'est rare. Bien que ce soit très grave pour les enfants qui en souffrent, le nombre de cas est faible", a ajouté le ministre.
(Correction officielle: correction après une clarification du ministère de la Santé britannique rectifiant les propos du ministre Matt Hancock, précisant qu'il n'existe pas de cas confirmés de décès d'enfants à la suite du syndrome inflammatoire).
(Guy Faulconbridge et Kate Holton ; version française Jean-Philippe Lefief et Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)