MOSCOU (Reuters) - Avec 1.786 cas confirmés supplémentaires, la Russie a connu au cours des 24 dernières heures la plus forte poussée à ce jour de l'épidémie de coronavirus, a annoncé vendredi le Centre national de gestion de la crise sanitaire.
Le pays compte désormais 11.917 cas de contamination au SARS-CoV-2. Le précédent bilan quotidien, jeudi, marquait déjà un record dans la propagation du virus.
Le nombre de décès est passé vendredi à 94 morts, 18 de plus que la veille.
A Moscou, épicentre de l'épidémie en Russie, le nombre de personnes hospitalisées a doublé ces derniers jours et le nombre de cas de contamination est passé à environ 8.000, en hausse de 1.124 par rapport à jeudi, selon les autorités.
"Je peux dire avec certitude que le pic de la pandémie n'est pas encore atteint, nous en sommes au début, même pas au milieu", a déclaré le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, dans une interview accordée à l'agence de presse russe RIA et publiée vendredi.
"Je peux seulement affirmer qu'une sérieuse épreuve nous attend et que nous devons nous y préparer", a-t-il prévenu, ajoutant que les hôpitaux et les services d'ambulance à Moscou étaient au bord de la rupture en raison de l'afflux de patients.
La capitale russe, où vivent plus de 12,5 millions d'habitants, et de nombreuses autres régions du pays en sont à leur deuxième semaine de confinement partiel.
Fin mars, des responsables russes assuraient encore que la situation était maîtrisée mais le discours a depuis changé à mesure que la pandémie s'étendait hors de la capitale.
Le maire de Moscou, en première ligne dans le combat contre le virus, a donné l'alerte dès le 24 mars, doutant de la véracité des bilans officiels et estimant lors d'une rencontre avec Vladimir Poutine que la situation était bien pire.
Au lendemain de cette rencontre, le président russe a décidé de reporter le référendum constitutionnel qui était prévu le 22 avril.
(Gleb Stolyarov; version française Henri-Pierre André et Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)