La saison 2019 des assemblées générales touche à sa fin. Théâtre de plusieurs frondes d’actionnaires, elle s’est révélée pour le moins agitée. Plus que jamais, les investisseurs ont pris à cœur leur responsabilité : défendre les intérêts de leurs clients, propriétaires, en bout de chaîne, des sociétés dans lesquelles ils investissent. En faisant entendre leur voix à l’occasion des assemblées générales, les investisseurs ont bien le pouvoir de faire bouger les lignes et d’œuvrer en faveur de meilleures pratiques de gouvernance. L’ère de la complaisance semble définitivement derrière nous !
Peu d’assemblées générales auront autant fait la une que celle du chimiste allemand BAYER. Il faut dire que l’acquisition de MONSANTO est l’une des opérations les plus destructrices de valeur jamais réalisée. Au terme d’un débat de treize heures, les actionnaires ont massivement voté contre la résolution demandant de donner quitus au management, un fait assez rare pour être souligné. Sans conséquences sur le papier, le message de défiance envoyé au conseil de surveillance et au management est, en revanche, sans équivoque.
Des activistes font aussi de plus en plus souvent irruption et n’hésitent pas à déposer des résolutions. Si l’on peut parfois critiquer leur opportunisme, voire leur agressivité, ces investisseurs ont au moins le mérite de mettre en évidence (et sur la place publique !) des sujets de gouvernance. Cela a par exemple été le cas chez SCOR. Même si le bilan de Denis Kessler, PDG de ce groupe de réassurance, est de très bonne qualité, il est néanmoins légitime de s’interroger sur l’existence de contre pouvoirs et d’un éventuel plan de succession.