- Au sein du G3 (Etats-Unis, Japon, zone euro), les obligations gouvernementales américaines sont les seules à offrir encore un rendement positif. Pour cette raison, elles ont bénéficié des mouvements de fuite vers la sécurité qui se sont renforcés depuis le début du mois.
- Les taux longs américains se sont effondrés à de nouveaux points bas historiques. De tels niveaux suggèrent que les investisseurs anticipent une situation déflationniste qui résulterait de chocs simultanés sur l’offre et la demande en raison de l’épidémie de corona.
- Alors que les taux au Japon et dans la zone euro sont déjà négatifs, ces événements conduisent à s’interroger sur la prochaine étape pour les taux aux Etats-Unis.
Le 3 mars, les ministres des finances du G7 et les gouverneurs de Banques centrales se sont engagés à utiliser « tous les instruments appropriés de politique économique » pour soutenir l’économie mondiale face aux risques liés à l’épidémie de Covid-19.
Juste avant, l’OCDE avait prévenu qu’une crise sanitaire prolongée pourrait diviser par deux la prévision de croissance du PIB mondial pour 2020, la faisant passer de près de 3 % à 1,5 %.
Quelques heures plus tard, à l’issue d’une réunion téléphonique, le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) annonçait une baisse de 50 pb de l’objectif des fonds fédéraux, ramené dans la fourchette 1,00 %– 1,25 % (cf. graphique 1 ci-dessous).
La Fed a indiqué que même si « les fondamentaux restent solides », il s’agit d’une mesure d’urgence destinée à protéger l’économie contre les effets du coronavirus. La Fed n’avait plus baissé ses taux directeurs entre deux réunions programmées depuis 2008.
Avec des rendements obligataires négatifs sur presque toutes les maturités au Japon et dans la zone euro, seul le marché des titres du Trésor américain offre à la fois un « refuge » et des rendements positifs. Cette situation ne va peut-être pas durer très longtemps. Les taux longs américains ont déjà baissé à des niveaux sans précédent.