Soldes Black Friday ! Réduction exceptionnelle sur InvestingProObtenez jusqu'à -60 %

Garde à vue prolongée pour Carlos Ghosn au Japon

Publié le 30/11/2018 13:11
Le portrait de Carlos Ghosn sur écran géant à Tokyo, le 20 novembre 2018 (Photo Toshifumi KITAMURA. AFP)
RENA
-
7201
-

Le portrait de Carlos Ghosn sur écran géant à Tokyo, le 20 novembre 2018 (Photo Toshifumi KITAMURA. AFP)

Carlos Ghosn reste en prison: le tribunal de Tokyo a approuvé vendredi la prolongation de la garde à vue du tout-puissant patron arrêté le 19 novembre à Tokyo dans le cadre d'une affaire de dissimulation de revenus au retentissement mondial.

"Un délai supplémentaire de dix jours a été décidé" à la requête du parquet, a indiqué un porte-parole du tribunal dans une brève déclaration transmise aux médias - une procédure d'extension courante dans le système judiciaire japonais.

Nouveau rendez-vous le 10 décembre: d'ici à cette date, les procureurs doivent décider de libérer sans charges le dirigeant de 64 ans ou de l'inculper. S'il est effectivement mis en examen, il pourrait être placé en détention provisoire ou bien relâché sous caution.

A ce stade, celui qui est toujours patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est soupçonné d'avoir minimisé ses revenus chez Nissan (T:7201) d'un milliard de yens par an (7,7 millions d'euros) sur la période d'avril 2010 à mars 2015, dans des documents publics remis par la société aux autorités financières japonaises.

Or selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP, l'enquête montre que cette situation a débuté dès 2009 et perdurait encore l'an dernier.

Les investigations pourraient donc théoriquement être étendues à d'autres années, ou à d'autres motifs, Nissan reprochant à son ancien sauveur d'avoir commis des abus de biens sociaux, tels que l'usage de résidences de luxe aux frais de la compagnie.

Dans ce cas, M. Ghosn, qui nie toute malversation, pourrait être de nouveau interpellé et le processus se répéter.

- Critiques jugées infondées -

Face à certaines critiques à l'étranger, en particulier en France, sur la longueur et les conditions de détention, le parquet s'est défendu.

"Chaque pays a sa propre histoire, sa propre tradition, ses propres systèmes judiciaires. Je ne critique pas les règles des autres pays juste parce qu'elles sont différentes, et je trouve cela malvenu de le faire", a déclaré Shin Kukimoto, procureur adjoint de Tokyo, à l'occasion d'une conférence de presse jeudi.

"Nous ne gardons pas les suspects en garde en vue prolongée si ce n'est pas nécessaire", a-t-il martelé.

Loin de son style de vie fastueux, Carlos Ghosn séjourne à présent dans une cellule d'un établissement pénitentiaire du nord de Tokyo. Ses avocats ne peuvent assister aux auditions et les visites sont très limitées.

Selon des médias nippons, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre japonais Shinzo Abe pourraient évoquer le sujet en marge du sommet du G20, qui s'ouvre vendredi en Argentine.

"Pour le moment, aucune décision n'a été prise quant à la tenue de discussions", a réagi vendredi un porte-parole du gouvernement nippon, Yasutoshi Nishimura.

- Trois hommes pour une alliance -

Sur le terrain automobile, les conseils d'administration de Nissan et Mitsubishi Motors n'ont pas attendu les conclusions de l'enquête pour démettre Carlos Ghosn de la présidence, tandis qu'il reste PDG de Renault (PA:RENA) et de la coentreprise Renault-Nissan BV sur le papier.

Jeudi, les patrons exécutifs des constructeurs se sont entretenus tous trois par visioconférence pour la première fois depuis l'arrestation de celui qui a bâti une alliance désormais fragilisée. Sans trancher la question de la gouvernance.

Le ton se voulait rassurant, les propos sans surprise: ils ont rappelé "leur profond attachement" à cette structure qui domine le marché automobile mondial, avec 10,6 millions de véhicules vendus en 2017.

Interrogé par les médias japonais devant sa résidence tokyoïte, le responsable de Nissan, Hiroto Saikawa, s'est félicité de cet entretien avec ses partenaires, le numéro deux de Renault, Thierry Bolloré, et le PDG de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko.

En attendant des décisions formelles, "nous avons confirmé que nous dirigerions l'alliance à trois", a-t-il dit aux journalistes. Son homologue de Mitsubishi a tenu le même discours: "jusqu'à présent, une seule personne était aux commandes. Maintenant, nous sommes trois à travailler ensemble. C'est une grosse différence".

Depuis l'arrestation de son ex-mentor, M. Saikawa a dénoncé avec force la concentration des pouvoirs entre les mains de Carlos Ghosn. Des employés et des responsables de Nissan s'exprimant sous couvert d'anonymat, auprès de l'AFP et dans la presse, ont aussi fait état de leur ressentiment face à une alliance jugée déséquilibrée et sous influence de l'Etat français.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés