L'association de consommateurs Foodwatch va à son tour porter plainte mercredi à Paris dans le sillage de l'affaire Lactalis pour douze infractions mettant en cause le fabricant de laits infantiles, la grande distribution, un laboratoire et les autorités, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
"Les législations tant européennes que françaises font peser de nombreuses obligations sur tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Producteurs, distributeurs, laboratoire et bien sûr autorités publiques ne pouvaient les ignorer. Et pourtant, ils ont fait preuve de négligence", dénonce Karine Jacquemart, directrice de Foodwatch, une association spécialisée dans les questions d'alimentation.
Dans sa plainte dont a eu connaissance l'AFP, Foodwatch estime que "ces différents intervenants ont méconnu leurs obligations en matière de prévention des risques sanitaires" mais aussi "dans la gestion particulièrement défaillante" de la crise provoquée par la découverte de salmonelle dans des laits infantiles produits par Lactalis.
Sept familles se sont associées à cette plainte - officiellement déposée contre X - qui vient s'ajouter à au moins une douzaine de plaintes déjà enregistrées au pôle santé publique du parquet de Paris, chargées de les centraliser dans le cadre d'une enquête pour "blessures involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui" ouverte le 22 décembre.
L'association a ciblé douze infractions, pour certaines relevant de dispositions très spécialisées du code rural et du code de la consommation. Elles vont de la mise sur le marché d’un produit préjudiciable à la santé à l’inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit, en passant par la tromperie aggravée et la mise en danger d'autrui ou encore l'exportation vers un pays tiers à l’Union européenne d’une denrée alimentaire préjudiciable à la santé.
Jusqu'à présent, 37 bébés ont été atteints de salmonellose en France, ainsi qu'un autre en Espagne, et un autre probable en Grèce, après avoir consommé un produit d'alimentation infantile Lactalis infecté sorti de l'usine de Craon. Une première épidémie en 2005 liée à cette usine avait déjà touché 146 nourrissons.
Le groupe a été très critiqué pour avoir tardé à réagir après les deux contrôles internes en août et novembre 2017 puis pour sa gestion incomplète du rappel des lots de lait infantile en décembre, finalement élargi le 12 janvier à tous les lots produits à Craon.