Investing.com – Depuis que Facebook (NASDAQ:FB) a dévoilé son projet de crypto-mnnaie Libra au mois de juillet, on a pu enregistrer une avalanche de critiques, d'oppositions, et d'invitations à la prudence de la part des gouvernements et régulateurs mondiaux.
Et alors que la France cherche à se construire une image favorable aux crypto-monnaies, voilà que le pays s'affiche désormais comme l'un des plus fermes détracteurs de la crypto-monnaie de Facebook.
Le ministre des Finances du pays, Bruno Le Maire, a en effet déclaré hier que le Libra présentait des risques financiers et pouvait faire l'objet d'abus, ajoutant que la France bloquera le développement de la monnaie numérique de Facebook en Europe parce qu'elle menace la " souveraineté monétaire " des gouvernements.
"Le Libra représente aussi un risque systémique à partir du moment où vous avez deux milliards d'utilisateurs. Toute défaillance dans le fonctionnement de cette monnaie, dans la gestion de ses réserves, pourrait créer des perturbations financières considérables", a précisé. Le Maire.
"Toutes ces inquiétudes sont sérieuses. Je tiens donc à dire très clairement : dans ces conditions, nous ne pouvons pas autoriser le développement de la Libra sur le sol européen."
Cependant, il n'a pas expliqué comment la France pouvait maintenir la Libra hors de l'Union Européenne. En réalité, c'est plutôt Bruxelles qui devra dans les faits travailler en ce sens si une interdiction doit réellement être appliquée.
A ce propos, on notera que la Commission européenne a répondu à l'annonce du ministre des finances de la France en déclarant qu'elle examinerait tous les aspects du projet de Facebook pour comprendre des questions allant des préoccupations fiscales aux inquiétudes concernant la confidentialité des données.
Interrogée sur la position de la France, Vanessa Mock, porte-parole de la Commission Européenne, a déclaré : "Il est probable qu'une fois que nous en saurons plus sur les contours de la monnaie, le projet nécessitera une certaine forme d'autorisation en Europe."
"Il appartiendrait alors à l'association Libra de contacter les autorités compétentes - qu'elles soient nationales ou européennes - pour obtenir les licences nécessaires, si nécessaire, avant de se lancer dans l'UE” a-t-elle également précisé.
Rappelons pour finir que Facebook prévoyait initialement de lancer le Libra début 2020, mais que compte tenu des vives oppositions, il y a de grandes chances pour que le lancement soit retardé. Pire, il n'est pas exclu que cette crypto-monnaie ne voit finalement jamais le jour...