Investing.com - Mark Zuckerberg, PDG de Facebook (NASDAQ:FB), a clairement échoué à rassurer les députés américains en ce qui concerne les plans de sa société en matière de crypto-monnaie, malgré pas moins de six heures d'audition.
Les députés des deux côtés de l'échiquier politique ont exprimé leur insatisfaction face à ce long témoignage. Zuckerberg a répondu aux questions du Comité des services financiers de la Chambre des représentants mercredi, trois mois après que David Marcus, le chef de projet Libra de Facebook,ait lui aussi échoué dans son propre témoignage destiné à convaincre les politiciens que la société attendrait une structure réglementaire avant de lancer son projet de stable coin.
Le républicain à la tête du Comité des services financiers de la Chambre des représentants n'a pas été convaincu par Zuckerberg :
"Franchement, je ne suis pas sûr que nous ayons appris quoi que ce soit de nouveau ici ", a déclaré Patrick McHenry, après que le PDG de Facebook ait conclu son témoignage.
Ce point de vue était partagé par plusieurs membres du comité, qui avaient demandé à Mark Zuckerberg de témoigner des plans de l'entreprise sur le Libra.
La semaine dernière, Facebook a annoncé les 21 membres fondateurs du projet de crypto alors que le groupe s'est réuni en Suisse pour signer la charte de la Libra Association, qui régira la cryptocmonnaie Libra. En juin, Facebook a annoncé ses plans, prétendant avoir pour but de transformer la façon dont l'argent circule dans le monde et a déclaré qu'il serait géré par une association à but non lucratif soutenue par un éventail d'entreprises et d'organisations.
Mais Zuckerberg a eu du mal à satisfaire les députés, qui s'inquiètent de la réglementation et de la structure de gouvernance du Libra.
Avant l'audience, il y avait des indications que M. Zuckerberg s'abstiendrait de prendre des engagements fermes concernant le projet. Après le dévoilement de la Libra Association la semaine dernière, Marcus a déclaré aux journalistes que Zuckerberg ne serait pas en mesure de parler au nom de l'association elle-même.
Dans son témoignage préparé, le patron de Facebook s'est donc engagé uniquement en faveur de la participation de Facebook à la Libra Association et a déclaré que si le groupe voulait lancer la monnaie sans l'approbation des autorités de réglementation américaines, Facebook "serait forcé de la quitter".
Zuckerberg a fait remarquer au moins trois fois au cours de l'audience qu'il ne pouvait pas parler au nom de ce qu'il a appelé l'association "indépendante", qui régira le Libra.
"Nous devons nous réunir et nous devons essentiellement examiner ce qui s'est passé ici aujourd'hui et prendre des décisions sur la façon dont nous allons de l'avant avec la stratégie ", a la députée Maxine Waters, à la presse après l'audience, jugeant qu'elle ne pouvait pas du tout soutenir le plan de l'entreprise.
"J'ai demandé un moratoire sur le Libra. Et ce à quoi il s'est engagé, c'est qu'ils ne le lanceront pas tant qu'il n'y aura pas un organisme de surveillance réglementaire qui en sera responsable ", a dit Mme Waters après l'audience, ajoutant qu'elle n'était " pas si sûre " que cela soit la même chose.
Elle a dit qu'elle ne comprend pas ce que le Libra essaie d'accomplir et que cela n'a pas été "suffisamment expliqué".
On notera que le titre Facebook n'a pas été affecté, les actions de la société ayant clôturé en hausse de plus de 2% hier.
Le Bitcoin a par contre affiché une très forte chute hier, ce qui pourrait être en partie lié au fait que certains traders de crypto-monnaies estiment que l'intervention de Zuckerberg hier éloigne la perspective du lancement du Libra. Or, plusieurs experts consièdèrent le lancement du Libra comme un facteur positif pour l'ensemble de l'industrie des cryptos, puisque le stable coin de Facebook pourrait permettre d'initier une proportion non négligeable de la population mondiale au fonctionnement et aux avantages des crypto-monnaies.