Les autorités taïwanaises ont imposé une amende record de plus de 770 millions de dollars pour abus de position dominante au géant américain des composants Qualcomm (NASDAQ:QCOM) qui a fait l'objet de poursuites similaires dans de nombreux pays.
La Commission taïwanaise pour le commerce juste (TFTC) a infligé au groupe de San Diego une amende de 23,4 milliards de dollars taïwanais (774 millions de dollars) pour atteinte à la concurrence et manipulation de prix dans une enquête qui avait été lancée en 2015.
"Les actions illégales de Qualcomm ont gravement affecté la situation de la concurrence (...) afin de maintenir et d'asseoir sa position dominante sur le marché", peut-on lire dans un communiqué diffusé mercredi par la Commission.
Elle a estimé que la firme californienne avait enfreint pendant au moins sept ans les règles de la concurrence en refusant de fournir des licences cruciales à certains rivaux et en imposant des contrats inéquitables à certains fabricants de smartphones.
Le fabricant de semi-conducteurs, qui est l'objet de plaintes de son client Apple (NASDAQ:AAPL) aux Etats-Unis et en Chine, a annoncé jeudi qu'il ferait appel de la décision de la Commission.
"Qualcomm n'est pas d'accord avec la décision résumée dans le communiqué de presse de la TFTC et (...) compte faire appel auprès des tribunaux taïwanais", a annoncé le groupe dans un communiqué.
Qualcomm a plusieurs fois été accusé d'abuser de sa position dominante lorsqu'il octroie des licences sur des technologies essentielles aux communications mobiles ou qu'il vend certaines puces aux fabricants de smartphones.
L'an dernier, l'autorité sud-coréenne de la concurrence avait infligé pour abus de position dominante au géant américain une amende d'un peu plus de 850 millions de dollars, qui avait lourdement pesé sur ses résultats.
Qualcomm avait déjà écopé en février 2015 d'une amende de 975 millions de dollars à la suite d'une enquête antitrust en Chine.
Le groupe est en conflit depuis des mois avec Apple, l'un de ses plus gros clients, le second accusant le premier de demander des redevances trop élevées pour les technologies utilisées dans ses appareils, en particulier les puces présentes dans les iPhone.
Et Qualcomm accuse Apple d'abuser de sa position de force pour ne pas payer à leur juste prix ces technologies qu'il a brevetées.
Plusieurs plaintes ont été déposées en justice par les deux parties.