FRAGA, Espagne (Reuters) - Des Catalans ont entrepris de transférer leurs comptes en banque dans d'autres régions d'Espagne pour mettre leurs économies à l'abri en cas de proclamation unilatérale d'indépendance, qui pourrait entraîner une sortie de la zone euro.
A Fraga, ville d'Aragon proche de la Catalogne, de longues files d'attente se sont formées lundi devant les succursales de Caixabank et de BBVA (MC:BBVA).
Carles Puigdemont, président de l'exécutif catalan pourrait inviter mardi le parlement local à proclamer l'indépendance de la Catalogne, ce qui serait sans conséquence immédiate, dans la mesure où la Cour constitutionnelle espagnole s'y opposerait. Si une partition devait néanmoins avoir lieu à terme, les Catalans seraient privés des garanties de la zone euro.
Selon une représentante de Caixabank interrogée lundi, il n'y a pas eu de mouvement massif de capitaux et la grande majorité des clients qui sont venus se renseigner ont décidé de ne pas transférer leur argent.
"Il s'agit d'un problème marginal à court terme sans conséquence pour notre réseau de succursales. Nos opérations sont absolument normales", a-t-elle assuré.
Chez BBVA, dont le siège se trouve à Bilbao et qui a racheté plusieurs établissements catalans après la crise bancaire, on se refuse à tout commentaire.
En cas de partition, les règles fixées par Banque centrale européenne pour protéger les épargnants ne s'appliqueraient plus, même si la Catalogne conservait la monnaie unique.
Caixabank et Sabadell, les deux principaux établissements de la province autonome, ont transféré leurs sièges dans d'autres régions après le référendum du 1er octobre pour rester sous la supervision de la BCE quoi qu'il arrive.
(Angus Berwick, Jean-Philippe Lefief pour le service français)