PARIS (Reuters) - La piste franco-belge dans les attentats meurtriers de vendredi à Paris s'est confirmée dimanche au fil de l'enquête et des identifications, en France et à Bruxelles.
Deux nouveaux Français ont été identifiés parmi les assaillants morts vendredi soir dans les attaques à Paris et Saint-Denis, a annoncé dimanche le procureur de Paris.
"Tous deux sont de nationalité française et résident en Belgique", a précisé François Molins dans un communiqué.
Cela porte à au moins trois le nombre de djihadistes de nationalité française tués dans ces attentats qui ont fait au moins 129 morts.
De son côté, le parquet fédéral belge a annoncé dimanche que sept personnes avaient été interpellées en Belgique après les attentats de Paris et confirmé que deux des djihadistes tués vendredi résidaient en Belgique.
L'un de ces deux Français identifiés dimanche par les autorités françaises, âgé de 20 ans, a péri dans un attentat-suicide à proximité du Stade de France.
Le deuxième, 31 ans, s'est fait sauter dans le restaurant Le Comptoir Voltaire, dans le XIe arrondissement de la capitale.
Selon une source judiciaire française, ce dernier était le locataire de la voiture Seat qui a servi à un des commandos de djihadistes. C'est aussi le frère d'un homme né à Bruxelles le 15 septembre 1989 mais français, Abdeslam Salah, recherché par la France, qui a lancé un appel à témoins à son encontre.
Abdeslam Salah avait loué la Polo avec laquelle les trois assaillants de la salle de concert du Bataclan sont arrivés sur place, précise-t-on de même source.
Un troisième frère, également de nationalité française et habitant en Belgique, est entre les mains des autorités belges.
François Molins avait annoncé samedi l'identification d'un des trois attaquants du Bataclan, Ismaïl Omar Mostefaï, qui se serait notamment radicalisé au contact d'un islamiste marocain habitant en Belgique.
"Je pense que la Belgique est utilisée comme une sorte de plateforme logistique et de transit pour les terroristes", a déclaré à Reuters le député européen Arnaud Danjean, ancien des services de renseignement français et spécialiste des questions de sécurité, selon qui il y avait également des liens entre ce pays et certains des précédents attentats commis en France.
(Emmanuel Jarry, avec Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)