STRASBOURG (Reuters) - Le Parlement européen s’est prononcé jeudi à une large majorité pour une limitation de l’usage des antibiotiques vétérinaires, accusés de favoriser le développement de bactéries résistantes et de se retrouver dans l’assiette des consommateurs.
Selon les eurodéputés, qui se prononçaient sur un projet de règlement relatif aux médicaments vétérinaires, les antimicrobiens "ne sauraient en aucun cas être utilisés pour améliorer les performances des élevages ou pour compenser le non respect des bonnes pratiques en matière d’élevage".
L’utilisation "prophylactique systématique" des antimicrobiens, consistant à traiter tout un troupeau pour éviter l’apparition d’une maladie, "est interdite", selon un de leurs amendements.
Resteraient autorisées l’utilisation prophylactique d’antimicrobiens "sur des animaux individuels", si elle est pleinement justifiée par un vétérinaire dans des circonstances exceptionnelles" dont la liste devrait être établie par l’Agence européenne des médicaments.
L’utilisation métaphylactique de ces médicaments, consistant à traiter un groupe d’individus lorsque l’un d’eux est atteint pas une maladie, serait limitée "aux animaux cliniquement malades et aux animaux identifiés comme présentant un risque élevé de contamination".
En guise de mesures prophylactiques, le Parlement introduit une obligation d’utiliser des animaux reproducteurs "en bonne santé, en respectant une diversité génétique appropriée" et de recourir à des conditions d’élevage réduisant les risques épidémiques, notamment en en limitant la densité.
Un Etat membre pourrait par ailleurs restreindre ou interdire l’utilisation de substances antimicrobiennes données sur son territoire s’il s’agit "d’antimicrobiens d’importance critique pour une utilisation chez l’homme" ou en vertu d’une politique nationale de "recours prudent aux antimicrobiens".
Ce projet de règlement, proposé en 2014 par la Commission européenne pour remplacer une directive de 2001, doit désormais faire l’objet d’une négociation entre le Parlement et le Conseil européen des Etats membres.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)