Le PDG-fondateur de Facebook Mark Zuckerberg va vendre pour quelque 2,3 milliards de dollars d'actions du réseau social, essentiellement pour des raisons fiscales, mais cela ne réduira que marginalement son influence au sein du groupe.
Ces cessions font partie d'une opération plus vaste entamée mercredi de mise sur le marché d'un gros paquet de titres Facebook, qui devrait permettre au groupe lui-même de récolter près de 1,5 milliard de dollars et pourrait le cas échéant lui permettre de financer des acquisitions.
Selon un communiqué et un communiqué boursier publiés mercredi par Facebook, l'opération totale porte sur 70 millions de titres.
La plus grosse part sera apportée par Mark Zuckerberg: il compte céder 41,35 millions de titres, ce qui au cours de clôture de mercredi soir représente une valeur de 2,27 milliards de dollars.
Selon un pointage fait mi-février, Mark Zuckerberg détenait 29,3% de Facebook. Mais son influence au sein du groupe est plus importante car une grande partie de cette participation se compose d'actions préférentielles, dites "de classe B", assorties de 10 droits de vote chacune.
Après les cessions de titres annoncées mercredi, le PDG conservera 56,1% des droits de votes au sein du groupe, un peu moins que les 58,8% qu'il avait jusqu'ici, précise Facebook dans son document boursier, consultable sur le site du gendarme boursier américain (SEC).
En ajoutant des procurations lui permettant d'exercer les droits de votes d'autres actionnaires, sa part est ramenée de 65,2% à 62,8%.
Possibles acquisitions
Le groupe Facebook va lui-même proposer dans le cadre de l'offre 27 millions de titres (représentant 1,48 milliard de dollars au cours de clôture de mercredi), le solde étant apporté par des actionnaires autres que le PDG.
Dans son communiqué boursier, Facebook n'exclut pas d'"utiliser une partie des recettes pour des acquisitions d'activités, de technologies ou d'autres actifs complémentaires". Il assure toutefois ne pas avoir de plan précis à l'heure actuelle.
La plus grosse acquisition réalisée jusqu'ici par Facebook avait été celle de l'application de partage de photographies Instagram l'an dernier, pour laquelle il avait payé au final 747 millions de dollars.
Facebook a depuis confirmé l'achat de plusieurs petites startups, mais pourrait avoir des ambitions plus élevées: le Wall Street Journal avait ainsi fait état le mois dernier d'une tentative de rachat de l'application de messages mobiles Snapchat pour 3 milliards de dollars, une offre apparemment rejetée par les dirigeants de la société.
Pour ce qui est de Mark Zuckerberg, Facebook dit s'attendre à ce qu'il utilise "la majorité" de ses propres recettes "pour payer des impôts".
Le PDG va en effet exercer des options d'achat pour 60 millions d'actions de classe B, mais devra payer des taxes sur cette opération.
Il va donc transformer 41,35 de ces 60 millions d'actions préférentielles en actions normales (de classe A, assorties d'un seul droit de vote). Ce sont ces actions qu'il place sur le marché.
Facebook évoque par ailleurs un projet du PDG pour faire en décembre "un don d'environ 18 millions de titres de classe B". Le bénéficiaire de cette donation n'est pas identifié, mais Mark Zuckerberg et sa femme Priscilla avait déjà fait un don d'un volume identique l'an dernier à une association américaine s'occupant d'éducation et de santé.
Le PDG de Facebook avait rappelé à cette occasion s'être engagé à donner la majorité de ses revenus à des oeuvres de charité.
A la Bourse de New York, l'action Facebook perdait 1,18% à 54,91 dollars vers 14H45 GMT.