Le patron du groupe d'aéronautique et de défense EADS Tom Enders a déclaré jeudi à Paris qu'il n'était pas pressé de céder ses parts dans Dassault Aviation, comme l'y pousse un de ses actionnaires.
Les 46% qu'EADS possède dans le capital de Dassault Aviation ne "sont pas un investissement stratégique. Nous déciderons qu'en faire lorsque nous penserons que le moment est opportun mais je ne pense pas que ce soit terriblement urgent", a déclaré M. Enders lors d'une conférence au European American Press Club.
Depuis le mois d'août, le fonds activiste The Children's Investment Fund (TCI) demande publiquement et avec insistance à EADS de se défaire de cette participation, estimant qu'elle constitue "une mauvaise utilisation du capital".
Selon les dernières informations publiées, TCI détenait environ 1% du capital d'EADS.
Tom Enders a relevé que les parts dans Dassault Aviation étaient "un très bon investissement mais un investissement hérité" lors de la création d'EADS en 2000.
Pour EADS, cette participation qui ne permet pas à son groupe de peser sur la stratégie du constructeur du Rafale, n'est pas stratégique.
Mais le groupe a conclu au printemps un pacte d'actionnaires d'une durée de 90 ans avec l’État français pour permettre à Paris de continuer à peser sur l'avenir de Dassault Aviation. Le pacte donne à l'Etat un droit de préemption en cas de cession par EADS de tout ou partie de ses actions.