François Chérèque, ancien secrétaire général de la CFDT, décédé lundi à l'âge de 60 ans, aura "marqué de son empreinte l’histoire du syndicalisme" en France, estime mardi la presse.
"François Chérèque a bel et bien marqué de son empreinte l’histoire du syndicalisme", en France, assure Marc Landré dans Le Figaro. Avant de constater que durant les dix années à la tête du deuxième syndicat de France, "il aura fait faire à la CFDT un bond en avant dans le réformisme".
Bernard Maillard du Républicain Lorrain abonde dans ce sens et écrit : "dans l’histoire du syndicalisme français, les dix années pendant lesquelles François Chérèque a piloté la CFDT resteront décisives". Pour l'éditorialiste, il "a hissé la pratique du compromis au rang des arts syndicaux" et "en tenant son cap, prouvé un courage et une sincérité indiscutables."
"Tout au long de ses années syndicales, il n'a pas dévié de sa ligne", reconnaissent Les Echos, rappelant que le syndicaliste "faisant son mea culpa sur la méthode avait pris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des adhérents et ressouder son syndicat. Et en 2012 il a remis les rênes d'une centrale en ordre de marche."
- 'Plutôt le dialogue que l'inaction' -
L'homme avait "une certaine idée du syndicalisme de réforme qui, autour du postulat de négociation-compromis-résultat, se sera imposée en label de la CFDT", souligne Henry Lauret, dans Le Télégramme. "Détesté des contestataires, il finit par imposer sa ligne : la recherche du +compromis acceptable+", note Catherine Gasté, du Parisien.
Il "croyait dur comme fer aux vertus de la négociation contre celles de la rupture. Plutôt le dialogue que l'inaction. Plutôt la réalité que l'utopie. Cette fameuse culture du compromis", explique Florence Chédotal, dans La Montagne.
L'ancien secrétaire général de la CFDT a "insufflé une manière d’être de gérer, de tenir, de composer" qui "a pu agacer, surprendre", admet Hervé Chabaud, dans L'Union. Mais il est "demeuré sur la ligne de la considération de chacun tout en agissant pour assouplir et donner du couple au moteur du progrès social".
"Le courage plutôt que le suivisme", résume Jean-Louis Hervois, de la Charente Libre.
François Chérèque voulait "faire du syndicalisme autrement. Secouer les conservatismes, y compris dans son camp, réformer en mot", conclut Denis Daumin, de La Nouvelle République du Centre-Ouest.
François Chérèque, ancien secrétaire général de la CFDT, est décédé lundi à l'âge de 60 ans, "à la suite d'une longue maladie", ont annoncé un proche de la famille et la centrale syndicale dans des communiqués séparés.
Il a dirigé le deuxième syndicat français entre 2002 et 2012.