La Bourse de New York bruissait de rumeurs jeudi soir sur une possible erreur humaine qui aurait pu amplifier le brusque décrochage, d'une ampleur historique, connue par le marché en fin de séance tandis que la presse montrait du doigt la banque Citigroup.
En quelques minutes, vers 18H45 GMT, le Dow Jones a creusé ses pertes d'environ 200 points à 998,50 points, du jamais vu à Wall Street. Il s'est ensuite repris pour finir en recul de 347,80 points (-3,20%).
"C'est clair qu'il y a eu problème. Il y a eu une erreur, humaine ou informatique, qui a provoqué l'enfoncement de niveaux techniques", a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Certaines actions ont connu des mouvements extraordinaires: le groupe diversifié 3M a perdu jusqu'à 15%, le groupe de produits de consommation Procter & Gamble 24%, tandis que le titre du groupe de services informatiques Accenture est passé brièvement de 40 dollars à quasiment zéro.
Selon la chaîne CNBC, citant plusieurs sources anonymes, un trader de Citigroup aurait tapé par erreur "milliards" au lieu de "millions" en passant un ordre sur des actions Procter and Gamble, une valeur-phare de l'indice Dow Jones.
L'opérateur de marché voulait en fait passer un ordre sur des contrats à terme liés à l'indice SP 500 et non sur Procter & Gamble, croyait savoir un journaliste de Fox Business News, Ken Sweet, sur Twitter.
Interrogée par l'AFP, Citigroup n'a pas confirmé. "A l'heure actuelle, nous n'avons aucune preuve que Citi ait été impliquée dans une transaction erronée", a indiqué la banque américaine.
Interrogé sur la chaîne CNBC, le patron de l'opérateur boursier NYSE Euronext, Duncan Niederauer, a estimé que ces mouvements particuliers sur ces actions n'étaient pas forcément dus à une erreur humaine.
Vu la panique qui s'est emparée du marché, le NYSE a décidé de suspendre la cotation de certains titres pendant des périodes allant de 30 à 90 secondes, a-t-il précisé. Pendant ce temps, les ordinateurs des maisons de courtage programmés pour spéculer sur ces titres ont cherché à vendre ces titres à tout prix, entraînant d'importants mouvements.
"C'est la structure de marché que nous avons tous choisie aux Etats-Unis", a-t-il commenté. "Nous devons accepter de telles choses surviennent en périodes de volatilité exacerbée".