PARIS (Reuters) - Les défaillances d'entreprises devraient connaître en 2017 une quatrième année consécutive de recul, même si leur baisse devrait ralentir, selon les données présentées mardi par l'assureur-crédit Coface.
Les économistes de Coface anticipent pour l'an prochain une diminution de 1,0% des défaillances - liquidations et redressements judiciaires - à 57.600, après une baisse qui devrait atteindre 3,8% cette année.
Le ralentissement de la diminution des défaillances en 2017 devrait être alimenté par la croissance de l'économie française, la poursuite de conditions favorables dans l'accès au crédit, ainsi que la persistance de marges des entreprises relativement saines (attendues à 32% en 2016 et 31,6% en 2017).
Mais elle devrait en revanche être freinée par un contrecoup mécanique de la forte croissance des créations d'entreprises depuis 2015, dans la mesure où près d'une entreprise sur trois fait défaut au cours de ses trois premières années d'existence.
"Une partie de cette activité dynamique de créations va se transformer en 2017 en défaillances d'entreprises", a précisé Paul Chollet, économiste de l'assureur-crédit, lors d'un point presse.
Si Coface a livré des résultats "globalement encourageants" à fin octobre, l'assureur-crédit souligne la persistance de disparités sectorielles et régionales marquées.
A l'inverse de la tendance baissière, les défaillances à fin octobre s'inscrivent en nette hausse dans les secteurs de l'habillement (+17%), la viande (+14,4%), le transport (+8%), les services aux particuliers (7,1%) et les ordinateurs et logiciels (+6,4%).
Sur le plan géographique, quatre des treize régions métropolitaines ont enregistré une progression des défaillances, la première concernée étant l'Ile-de-France (+4,0%), notamment en lien avec "l'ubérisation de la société particulièrement patente en région parisienne", relèvent les économistes de Coface.
D'après une simulation des économistes de Coface également présentée mercredi, depuis 2013, les créations d'entreprises de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), type Uber, ont cependant créé davantage d'emplois que les défaillances de taxis n'en ont détruit (sans compter les emplois supprimés par les acteurs traditionnels hors du cadre des défaillances).
Entre 2013 et 2016, les défaillances de taxis ont connu un bond de 58% - atteignant même 135% pour la seule région Ile-de-France - tandis que les créations de VTC ont dans le même temps explosé de 400%.
Le secteur de l'hôtellerie à Paris a quant à lui réagi moins brutalement à l'arrivée d'Airbnb dans la capitale en 2012: "l'offre hôtelière parisienne étant insuffisante, cela n'a fait que combler un vide", selon les économistes de Coface.
Les défaillances dans le secteur de l'hôtellerie parisienne ont ainsi chuté de 58% sur la période 2012-2014 mais la dynamique s'est inversée depuis 2015, avec une progression de 117% des défaillances.
Si cette évolution est notamment liée à la baisse de fréquentation consécutive aux attentats de janvier et novembre dans la capitale, Airbnb y a certainement contribué en partie, estime l'assureur-crédit.
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse) OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20161213T122629+0000