Le ministre des Finances portugais Vitor Gaspar a assuré lundi à Washington que l'effacement de dette consenti par les créanciers privés de la Grèce était un cas unique, laissant entendre que son pays n'avait pas l'intention de demander à son tour un tel effort.
"Du point de vue de mon pays", l'opération de restructuration de la dette grecque "a toujours été considérée par l'Eurogroupe comme une initiative unique", a déclaré M. Gaspar lors d'une rencontre publique au Peterson Institute, cercle de réflexion spécialisé sur les affaires économiques.
"Donc c'est quelque chose qui n'a pas vocation a être répété", a-t-il ajouté.
M. Gaspar faisait référence à la restructuration de dette à laquelle ont massivement souscrit les créanciers privés de la Grèce, qui doit permettre à Athènes d'alléger sa dette publique d'au moins 100 milliards d'euros à l'issue de la fin de l'opération, en avril.
La "Troïka" des créanciers publics du Portugal, qui réunit l'Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), a indiqué le 1er mars être satisfaite de l'état d'avancement des mesures de rigueur demandées à ce pays en échange de son assistance financière de 78 milliards d'euros accordée en mai 2011.
Toutefois, des prévisions économiques peu encourageantes, selon lesquelles l'économie portugaise devrait se contracter de plus de 3% cette année et le chômage dépasser les 14%, ont fait craindre que le Portugal soit contraint de demander une aide supplémentaire, voire, à l'instar de la Grèce, une restructuration de sa dette.
A Washington, M. Gaspar devait s'entretenir avec des responsables du FMI. Une porte-parole du Fonds a indiqué à l'AFP que la rencontre devait être "informelle" et fournir l'occasion de discuter "de l'évolution récente de l'économie" portugaise.
Le FMI et l'Union européenne sont censés débloquer en avril la quatrième tranche de leur assistance au Portugal, d'un montant de 14,9 milliards d'euros (9,7 milliards fournis par l'UE, et 5,2 par le Fonds).