LONDRES/PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, la menace d'une amende de plusieurs milliards d'euros pour Deutsche Bank (DE:DBKGn) aux Etats-Unis et la baisse des cours du pétrole ayant pesé sur la tendance et creusé un peu plus les pertes de la semaine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,93% (40,77 points) à 4.332,45 points. Le Footsie britannique a perdu 0,3% et le Dax allemand 1,49%, l'indice EuroStoxx 50 1,3% et le FTSEurofirst 300 0,88%.
Au moment de la clôture à Paris, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones reculant de 0,53% et le Nasdaq de 0,35%.
Deutsche Bank a chuté de 8,47%, la plus forte baisse du FTSEurofirst 300. Le premier groupe bancaire allemand, qui suscite déjà les doutes de nombreux observateurs, est menacé par la justice américaine d'une amende de 14 milliards de dollars dans un dossier portant sur la vente de titres adossés à des prêts immobiliers, avant la crise financière.
L'indice Stoxx européen des banques a cédé 2,1% et son recul atteint 5,47% sur la semaine, sa plus mauvaise performance depuis le référendum britannique du 23 juin sur l'Union européenne.
Royal Bank of Scotland a perdu 4,43% sur la journée, Société générale 2,73% et BNP Paribas (PA:BNPP) 2,29%.
"Quand Deutsche Bank risque 14 milliards de dollars d'amende aux Etats-Unis pour des irrégularités supposées lors de la vente de titres hypothécaires avant la crise financière, on est en droit de se demander si les autorités de régulation ne commencent pas à faire plus de mal que de bien", a commenté Neil Wilson, analyste d'ETX Capital. "Comment les banques peuvent-elles espérer tourner la page de la crise ?"
A la hausse, les valeurs françaises du secteur des télécoms ont profité d'un regain de spéculation sur une possible concentration. Orange et Bouygues (PA:BOUY) ont gagné respectivement 2,02% et 2,81%, les plus fortes hausses du CAC.
Au-delà des déboires de Deutsche Bank, les marchés restent sous l'influence des interrogations sur les politiques monétaires des grandes banques centrales, un facteur qui, ces derniers jours, a simultanément alimenté la baisse des actions, le creusement rapide de l'écart entre les rendements obligataires à deux et dix ans et la baisse du dollar sur le marché des changes.
Le billet vert a toutefois regagné du terrain après les statistiques des prix à la consommation aux Etats-Unis, supérieures aux attentes et qui plaident pour un relèvement des taux de la Réserve fédérale.
Au moment de la clôture européenne, il s'appréciait de 0,7% face à un panier de devises de référence et s'échangeait autour de 1,1160 contre l'euro.
L'appréciation du dollar favorise la baisse du pétrole: le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 1,41% à 43,29 dollars et le Brent 0,94% à 46,15 dollars.
Sur l'ensemble de la semaine, l'indice FTSEurofirst 300 a perdu 2,4% et le CAC 40 3,54%. L'indice mondial MSCI, qui regroupe plus de 40 marchés, est quant à lui en passe d'enregistrer sa quatrième performance hebdomadaire négative en cinq semaines.
(Marc Jones; Marc Angrand pour le service français)