PARIS (Reuters) - Le déficit commercial de la France a atteint un niveau record en juin, sur fond de redressement plus marqué des importations que des exportations, et il s'est lourdement creusé sur l'ensemble du premier semestre, pâtissant de l'impact de la pandémie de COVID-19 sur l'activité économique et les échanges commerciaux.
Selon les statistiques CVS/CJO publiées vendredi par les Douanes, le déficit de la balance commerciale française s'est creusé à 7,96 milliards d'euros en juin, après 7,46 milliards d'euros en mai (contre 7,05 milliards en première estimation).
Sur l'ensemble du premier semestre, le déficit commercial cumulé - en données corrigées de variations saisonnières et des jours ouvrés - s'établit à -34,0 milliards d'euros, ce qui marque une franche dégradation par rapport au déficit de 29,0 milliards d'euros enregistré sur les six premiers mois de 2019.
"Ces chiffres ne sont malheureusement pas une surprise, tant l'ampleur de la crise que nous traversons est exceptionnelle", observe dans un communiqué le ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l'Attractivité, Franck Riester, en précisant que le plan de relance que le gouvernement doit présenter le 25 août "inclura un volet de soutien à l'export".
Avec la reprise progressive de l'activité sur fond de sortie de la phase aiguë de la crise sanitaire, le redressement des échanges entamé en mai s'est poursuivi en juin après la forte chute de mars-avril en lien avec le confinement.
"Les importations remontent à 85% et les exportations à 75% de leur niveau moyen de 2019", observent les Douanes.
"Selon la direction générale des Douanes, nos exportations de biens sont ainsi en baisse de 21,5% par rapport au premier semestre 2019, soit un repli supérieur à celui enregistré au premier semestre 2009, au plus fort de la crise financière (-20,8%)", est-il souligné dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Au premier semestre, les échanges de biens de la France se sont dégradés progressivement avec l'ensemble des régions du monde, au fil de l'évolution de la pandémie de COVID-19, d'abord avec la Chine, puis avec l'Europe et plus tardivement avec les Etats-Unis. "Nos échanges avec nos partenaires européens montrent cependant des signes d'amélioration dès le mois de mai", peut-on lire dans le communiqué du Quai d'Orsay.
A l'exception des produits pharmaceutiques (+10,1% d'exportations, +16,6% d'importations), l'ensemble des catégories de biens ont été affectées par le repli des échanges, en particulier l'aéronautique (-47,2% d'exportations par rapport au premier semestre 2019) et l'automobile (-38,1%).
(Myriam Rivet, édité par Marc Angrand)