La zone euro a reporté mercredi le versement d'une nouvelle tranche d'aide à Athènes, dans l'attente notamment de clarifications sur le cas de trois experts européens des privatisations mis en cause par la justice grecque.
Les ministres des Finances de la zone euro "encouragent le gouvernement grec à résoudre rapidement les problèmes en attente", écrit le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui supervise les prêts de la zone euro à la Grèce, dans un communiqué.
"Cela ouvrirait la voie au versement de la troisième tranche" de prêts de 8,5 milliards d'euros au pays.
Le versement de cette aide, décidée mi-juin par la zone euro, aurait pu être définitivement approuvé mercredi lors d'une réunion du MES mais celle-ci a finalement été reportée à vendredi, a précisé le MES dans un communiqué.
Interrogé sur ce contretemps, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, s'est dit "certain à 100% que le déboursement de la tranche sera approuvé vendredi". "Je ne vous le dirais pas si je n'en étais pas sûr à 100%", a-t-il ajouté.
Cet argent permettrait à la Grèce, dont la dette atteint 180% du PIB, d'honorer en juillet des créances de quelque 7 milliards d'euros.
La principale inquiétude du MES porte sur des poursuites contre trois experts des privatisations - un Espagnol, un Italien et un Slovaque - conseillers pour l'Agence grecque des privatisations (Taiped), créée pour accélérer la cession de biens publics à la demande des créanciers du pays.
Ils étaient soupçonnés d'irrégularités dans la vente de propriétés immobilières de l'Etat grec.
Ces poursuites ont cependant été annulées le 29 juin par la Cour suprême grecque, sous la pression notamment de Madrid, qui avait menacé d'opposer son veto au versement des 8,5 milliards d'euros si l'affaire n'était pas résolue.
"Je pense qu'il vont résoudre les questions en suspens. Les discussions portent sur des garanties relativement limitées", a commenté une source proche du dossier.
"Personne ne veut voir la Grèce à nouveau en difficulté", a ajouté cette source, précisant que le déboursement pourrait avoir lieu "la semaine prochaine".