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Grèce: le Parlement doit voter de nouvelles mesures de rigueur

Publié le 16/10/2015 14:01
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras à Bruxelles, le 15 octobre 2015 (Photo Thierry Charlier. AFP)

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras à Bruxelles, le 15 octobre 2015 (Photo Thierry Charlier. AFP)

Les députés grecs sont appelés vendredi à se prononcer sur de nouvelles mesures de rigueur, dictées par les créanciers en échange de la poursuite du versement de prêts internationaux, premier test pour le nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras.

Le vote, prévu dans la nuit de vendredi à samedi, porte sur un projet de loi allant de nouvelles réductions des retraites à l'augmentation des taxes.

Il est perçu comme le premier test pour le deuxième gouvernement d'Alexis Tsipras, qui a obtenu la confiance du Parlement la semaine dernière après les législatives anticipées du 20 septembre au cours desquelles son parti de gauche radicale, Syriza, l'a emporté pour la deuxième fois en huit mois.

Des manifestations sont prévues en fin d'après-midi dans le centre d'Athènes, à l'appel du Front de lutte pan-travailliste Pame, un mouvement proche du parti communiste grec KKE.

Le syndicat des fonctionnaires Adedy a également appelé à un rassemblement devant le Parlement.

Le syndicat des chemins de fer OSE, en voie de privatisation, observe vendredi un arrêt de travail de deux heures en début d'après-midi qui va affecter en partie les liaisons entre l'aéroport international d'Athènes et la capitale.

Ces manifestations devraient être d'une ampleur très réduite par rapport aux rassemblements massifs et violents intervenus au pic de la crise entre 2010 et 2012 quand Syriza était dans l'opposition et le puissant syndicat du privé GSEE y participait.

Le projet de loi, comptant 27 pages et 19 articles et intitulée "Mesures pour l'application de l'accord sur les objectifs budgétaires et les réformes structurelles" est la suite de la loi-cadre adoptée à la mi-août par le précédent gouvernement d'Alexis Tsipras après la signature d'un nouveau prêt accordé au pays par la zone euro, pour lui éviter un défaut de paiement.

- S'assurer le versement des prêts -

En échange de ce prêt de 86 milliards d'euros sur trois ans, la Grèce doit continuer de réduire ses dépenses publiques au détriment de l'Etat social, une politique appliquée depuis le début de la crise de la dette en 2010.

L'adoption de ce projet de loi est une condition incontournable pour la poursuite des versements des prêts à la Grèce, une tranche de deux milliards d'euros est attendue d'ici fin octobre.

"L'approbation de la loi est nécessaire pour le versement des deux milliards", a rappelé jeudi soir le ministre des Finances Euclide Tsakalotos devant l'Assemblée.

Porté au pouvoir pour la première fois en janvier 2015, Alexis Tsipras avait été contraint de démissionner à la mi-août après avoir perdu sa majorité parlementaire, à la suite de la scission de Syriza dont une partie s'opposait à un nouveau prêt international. Syriza a survécu au départ de l'aile eurosceptique du parti et a été reconduit au pouvoir un mois plus tard.

Le projet de loi devrait a priori être adopté par la seule majorité gouvernementale de coalition, les 145 parlementaires de Syriza et les dix du parti des Grecs Indépendants Anel, soit 155 sur les 300 que compte l'Assemblée.

La principale force d'opposition, Nouvelle-Démocratie (ND, droite), les socialistes du Pasok et le parti de centre-gauche libéral To Potami ont indiqué qu'ils voteraient contre, dénonçant la poursuite de la rigueur, alors qu'en août ils avaient soutenu le principe d'un troisième plan d'aide.

Au pouvoir entre 2010 et 2014, le Nouvelle-Démocratie et le Pasok avaient voté en faveur de mesures de rigueur similaires à la suite de deux premiers prêts accordés au pays, d'un total de 240 milliards d'euros.

"Nous disons non aux nouvelles taxes et aux coupes dans les salaires et les retraites, aux mesures qui nous rendent plus pauvres et augmentent le chômage", a cependant lancé le président par intérim de la ND, Vanguélis Meimarakis.

De leur côté, le Pasok et To Potami ont estimé que le gouvernement condamnait "le pays à une nouvelle récession en raison de ses fautes" en faisant allusion au bras de fer entre le premier gouvernement d'Alexis Tsipras et l'Union européenne.

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