Wall Street, qui avait battu de nouveaux records vendredi, a terminé sur une note contrastée lundi alors qu'étaient ravivées les spéculations sur la banque centrale américaine: le Dow Jones a cédé 0,30% tandis que le Nasdaq a gagné 0,09%.
Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui avait atteint un sommet historique vendredi, a perdu 46,23 points à 15.612,13 points.
Le Nasdaq, l'indice à dominante technologique, s'est de son côté apprécié de 3,36 points à 3.692,95 points, grimpant à un nouveau plus haut en presque 13 ans.
L'indice élargi Standard & Poor's 500, qui avait lui aussi grimpé avant le week-end à un niveau jamais atteint auparavant, a reculé de 0,15% (-2,53 points) à 1.707,14 points.
"La Bourse s'est un peu emballée la semaine dernière", a commenté Michael James de Wedbush Securities. "Faute d'informations économiques majeures justifiant la poursuite de cette envolée" le marché est resté "tranquille" ce lundi.
L'annonce en cours de séance d'une hausse plus forte que prévu de l'activité dans les services en juillet aux Etats-Unis a permis aux indices de reprendre un peu de vigueur après une ouverture en baisse, mais n'était pas suffisante pour convaincre les investisseurs de les hisser nettement dans le vert.
"Le marché considère que (cette information) est plus de nature à inciter la Fed à ralentir ses mesures de soutien à l'économie plus tôt qu'anticipé", a souligné Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.
Une intervention d'un responsable de la banque centrale américaine (Fed) a par la suite conforté les investisseurs dans cette impression.
Le président de l'antenne locale de la Fed de Dallas, Richard Fisher, a en effet estimé qu'avec "un taux de chômage descendu à 7,4%", l'institution "se rapproche de l'action en discutant du moment le plus opportun pour commencer à réduire ses achats d'actifs".
Pour stimuler la croissance, la Fed injecte notamment chaque mois sur les marchés financiers quelque 85 milliards de dollars en rachetant des bons du Trésor et des titres adossés à des prêts immobiliers, une mesure qui a largement participé à l'embellie de Wall Street depuis le début de l'année.
L'indice Nasdaq a par ailleurs été particulièrement aidé par les bonnes performances des mastodontes du secteur technologique Apple et Facebook.
La marque à la pomme a gagné 1,49% à 469,45 dollars, profitant d'une initiative de l'administration Obama: volant au secours du groupe américain dans la guerre des brevets qui l'oppose au sud-coréen Samsung, Washington a annulé ce week-end une décision qui aurait empêché Apple de vendre certains produits aux Etats-Unis.
Le spécialiste du réseau social en ligne, qui avait clôturé au-dessus de son cours d'introduction de 38 dollars vendredi pour la première fois depuis son premier jour de cotation en mai 2012, a de son côté poursuivi sa remontée, grimpant de 2,99% à 39,19 dollars.
Microsoft a en revanche terminé en baisse de 0,60% à 31,70 dollars. Le groupe informatique a annoncé qu'il baissait de 100 dollars les prix des versions haut-de-gamme de sa tablette Surface, qu'il peine à imposer sur le marché face à l'iPad d'Apple et aux nombreux appareils utilisant le logiciel de Google Android.
Le groupe de médias CBS, en négociations avec le câblo-opérateur Time Warner Cable (-0,58% à 116,42 dollars) sur le prix de rediffusion de ses programmes, a lâché 1,23% à 53,86 dollars.
Les investisseurs ont par ailleurs bien accueilli les résultats trimestriels du groupe alimentaire Tyson Food (+4,14% à 29,69 dollars) ou de Berkshire Hathaway, la holding du milliardaire américain Warren Buffett (+0,35% à 118,23 dollars).
Dans le secteur aéronautique, US Airways s'est adjugé 1,32% à 19,17 dollars alors que la Commission européenne a donné son feu vert, sous certaines conditions, à sa fusion avec American Airlines (AMR).
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,640% contre 2,602% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,730% contre 3,688% avant le week-end.