PARIS (Reuters) - L'ancien secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, raconte dans un entretien diffusé samedi qu'il a pensé à mettre fin à ses jours dans la tourmente liée aux révélations sur la rénovation de son appartement de fonction, qui ont conduit à sa démission.
Au micro de France Info, le syndicaliste a déclaré connaître les neuf "traîtres" à l'origine des fuites qui ont lancé l'affaire.
"L'enfer peut vous conduire à faire des choses qui sont inéluctables, je suis passé juste à côté", a dit Thierry Lepaon. "On n'en sort pas comme ça, et on se demande à un moment donné si, pour en sortir, la solution c'est pas de mettre fin à ses jours."
Thierry Lepaon a dû démissionner en janvier de la tête de la CGT après la publication d'informations sur de coûteuses rénovations de son bureau et de son appartement de fonction.
Une enquête interne du syndicat l'a finalement dédouané de toute responsabilité dans cette affaire, affirmant qu'il n'était pas intervenu dans la commande des prestations, qu'il n'avait pas eu connaissance des devis et qu'il avait découvert les travaux une fois ceux-ci achevés.
Pour Thierry Lepaon, la manoeuvre à été organisée en interne à la CGT.
"J'ai pensé pendant de longues semaines à essayer de rester debout, mais le mal, il a été organisé, il a été extrêmement violent, il a été construit sur une durée pour que ça marque les consciences", a-t-il dit sur France Info. "J'ai eu à faire à des traîtres dans l'organisation."
L'ancien dirigeant, qui est toujours adhérent à la CGT, estime que c'est au syndicat de "faire justice" en faisant en sorte que les fautifs "n'aient plus de responsabilités dans les années qui viennent".
Thierry Lepaon doit publier à la rentrée un livre intitulé "La vie continue."
(Elizabeth Pineau)