PARIS (Reuters) - Manuel Valls, qui a tourné le dos à Benoît Hamon sans pour autant rallier Emmanuel Macron en vue de la présidentielle d'avril-mai, plaide dans une tribune au Journal du dimanche pour la constitution d'une coalition centrale dépassant les clivages habituels.
"Les progressistes et les républicains ont un immense devoir : assumer leurs convictions et défendre cette position centrale, équilibrée, responsable, civique, la seule capable de rassembler les Français", écrit l'ex-Premier ministre, battu au second tour de la primaire organisée par le Parti socialiste.
"Dans un monde incertain, instable, où la menace terroriste est prégnante, il faudra tenir le pays, se dépasser, oublier les vieux clivages", ajoute-t-il, sans autre précision sur la forme que pourrait prendre ce rapprochement.
Dans la campagne en cours, Emmanuel Macron occupe un créneau central, entre le PS et François Fillon, et se dit adepte du "et droite et gauche".
Manuel Valls, qui a annoncé mardi son refus d'accorder son parrainage d'élu à Benoît Hamon en raison de leurs désaccords, se défend par ailleurs de toute trahison.
"Quelle serait donc cette trahison qui consiste à refuser ce cynisme ambiant où l’on promet tout et son contraire, où l’on signe des chèques en bois (...) ?", se justifie-t-il dans sa tribune.
"Quelle est donc cette trahison qui consiste à rester fidèle à ses idées et cohérent avec ses engagements ?", ajoute-t-il.
Son ancien rival de la primaire a déploré mardi, au journal de 20-Heures de TF1 (PA:TFFP), l'absence de soutien de Manuel Valls.
"Je ne me sens pas trahi mais sans doute les électeurs de la primaire se sentent-ils trahis. En démocratie, le respect de la parole donnée est important", a déclaré l'ancien ministre de l'Education nationale.
(Simon Carraud, édité par Jean-Stéphane Brosse)