DUBLIN (Reuters) - La croissance de l'économie irlandaise a atteint 2,7% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, un rebond spectaculaire qui tranche avec une fin 2013 décevante et permet au gouvernement d'espérer pouvoir limiter les mesures d'austérité dans le prochain budget.
L'emploi et le moral des ménages en Irlande s'étaient améliorés pendant 18 mois avant que la baisse inattendue du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre de l'an dernier ne sème le doute sur la solidité de la reprise.
Mais les statistiques publiées jeudi incluent une nette révision du PIB des trois derniers mois de 2013, qui ressort désormais en baisse de 0,1% seulement, au lieu de -2,3% annoncé initialement.
Conséquence: sur l'ensemble de l'année 2013, l'Irlande affiche désormais une croissance de 0,2% et non plus une contraction de 0,3%.
Le rebond du premier trimestre de cette année s'explique en premier lieu par la hausse de 1,8% des exportations, alors que la consommation intérieure est en recul de 0,1%.
Le ministre des Finances, Michael Noonan, avait déclaré le mois dernier que l'adoption des nouvelles règles de calcul du PIB en vigueur dans l'Union européenne allait se traduire par une hausse de plus de 1% du PIB.
Dublin espère profiter de la reprise de l'activité pour atténuer la hausse des prélèvements obligatoires et la diminution des dépenses publiques dans le prochain budget, censées représenter deux milliards d'euros au total.
Michael Noonan a noté qu'il disposerait de la marge de manoeuvre permettant un tel allégement si les indicateurs économiques et les recettes fiscales évoluaient favorablement.
Les économistes interrogés par Reuters prévoient en moyenne une croissance de 2,3% en Irlande cette année, alors que le gouvernement ne table que sur 2,1%.
(Conor Humphries et Padraic Halpin; Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)