L'Etat français a trouvé acquéreur pour un immeuble de sept étages situé sur la 5ème avenue à New York, l'une des plus prestigieuses adresses au monde, selon le Journal officiel paru mercredi.
"Par arrêté du secrétaire d'Etat chargé du budget auprès du ministre des finances et des comptes publics en date du 29 juillet 2014, est autorisée la cession de l'immeuble dont l'adresse principale est 1143 5th Avenue, New York (Etats-Unis), composé de sept étages" (en comptant le rez-de-chaussée), lit-on dans le JO.
La publication de cet arrêté signifie qu'un acquéreur a été trouvé et que la transaction est en cours de finalisation, indique-t-on au ministère des Finances, sans vouloir révéler le prix final.
Toute vente d'envergure d'un bien immobilier de la France à l'étranger doit être validée au préalable par une commission interministérielle, la CIME, avant d'être ainsi publiée au JO, précise-t-on.
L'immeuble comporte un appartement de trois pièces d'une surface de 92 mètres carrés, cinq appartements de cinq pièces d'une surface de 157 mètres carrés chacun et un duplex de huit pièces d'une surface de 252 mètres carrés.
L'agence immobilière en charge de la transaction affichait mercredi sur son site internet un prix de 32,5 millions de dollars (environ 24 millions d'euros), et une photo de l'élégante façade en briques rouges de cet immeuble datant de 1923, doté d'une vue sur Central Park.
Bercy a précisé que cet immeuble était utilisé pour loger du personnel diplomatique, chargé notamment de missions culturelles.
Très récemment, l'Etat avait vendu un autre appartement somptueux à New York, cette fois un duplex de 18 pièces sur Park Avenue, pour 70 millions de dollars. Il s'agissait de la résidence de l'ambassadeur de France aux Nations Unies.
Cette cession a d'ailleurs lancé un feuilleton immobilier à suspense puisque l'actuel ambassadeur François Delattre se trouve toujours en quête d'un logement, après l'échec de l'achat par la France d'un nouvel appartement de prestige.
L'acquisition aurait capoté en raison de l'opposition d'autres occupants de l'immeuble concerné, inquiets selon la presse à la fois de la perspective de nombreuses réceptions, et des exigences en termes de sécurité comme d'immunité diplomatique attachées à la venue du nouveau propriétaire.
Le ministère des Finances a estimé qu'en 2014, le produit des cessions de biens immobiliers par l'Etat s'annonçait en général "mieux orienté" que l'an dernier.
En 2013, ces cessions avaient rapporté 391 millions d'euros, contre 530 millions d'euros annoncés dans le budget initial, ce qui avait conduit la Cour des comptes à critiquer des recettes "surévaluées" et à relever l'échec de certaines ventes prévues (une ancienne base de l'OTAN dans l'Est de la France ou encore un "pôle océanographique" à Arcachon).
Pour 2014, l'objectif de recettes fixé dans le budget est de 470 millions d'euros.
De manière générale, Bercy se fixe pour cible des recettes d'environ 500 millions d'euros par an grâce à des ventes de biens, mais prévient qu'il "ne s'agit pas d'atteindre les objectifs de cession à n'importe quel prix", en vendant "le plus de biens possible le plus rapidement possible".