Le chômage bondit en mai, mais Manuel Valls refuse tout "fatalisme"

Publié le 26/06/2014 18:57
Le chômage bondit en mai, mais Manuel Valls refuse tout "fatalisme"

Un bond de 24.800 chômeurs sans activité et un nouveau record de 3,388 millions: le Premier ministre Manuel Valls a lui-même reconnu jeudi que les chiffres du chômage de mai étaient "mauvais", refusant toutefois tout "fatalisme".

Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, près d'un demi-million de nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont poussé la porte de Pôle emploi. Et la dernière baisse remonte à octobre 2013.

Le mois dernier, en incluant ceux qui ont exercé une petite activité, ce sont même 34.300 chômeurs supplémentaires (+0,7%) qui ont été recensés, soit un total de 5,02 millions, un autre plus haut historique. Outre-mer compris, ils étaient 5,32 millions.

"L'heure est à l'action et c'est la responsabilité de tous", a lancé Manuel Valls en marge d'une visite d'une friche ferroviaire à Paris. "Je compte sur les entreprises de France, avec les moyens que nous allons leur donner, la baisse du coût du travail, la baisse de la fiscalité", pour inverser la tendance, a-t-il ajouté.

Pour le ministère du Travail, ces chiffres, qui ne sont "pas bons", "sont le reflet d'une croissance plus faible que prévu au premier semestre".

Aucune catégorie n'a été épargnée le mois dernier : la hausse atteint +0,4% pour les moins de 25 ans, sur lesquels se concentrent les efforts du gouvernement (emplois d'avenir, contrat de génération). Leur nombre reste toutefois en repli de 3,1% sur un an.

Ce sont toujours les plus de 50 ans qui paient le plus lourd tribut: +0,8% en mai et +11,5% sur un an, une véritable explosion. Le gouvernement a lancé lundi un plan pour favoriser leur retour à l'emploi, qui prévoit de doubler les aides du contrat de génération, de renforcer leur suivi par Pôle emploi ou encore de développer l'alternance.

Il compte aussi sur la conférence sociale pour l’emploi des 7 et 8 juillet pour "donner corps aux engagements souscrits dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité", dont il espère jusqu'à 500.000 emplois à l'horizon 2017.

- Objectif stabilisation -

La rapporteure générale du Budget à l'Assemblée, Valérie Rabault, est beaucoup moins optimiste. Dans son rapport sur le projet de loi de finances rectificative rendu public ce week-end, Mme Rabault estime que le pacte pourrait créer au mieux 190.000 nouveaux emplois d'ici à la fin du quinquennat, en raison de l'impact récessif des 50 milliards d'euros d'économies.

"Les efforts que le gouvernement continue de déployer doivent permettre d’endiguer cette progression au second semestre 2014", promet le ministère du Travail.

Signe de la violence et de la longueur de la crise, le nombre de chômeurs de longue durée atteint lui aussi en mai des niveaux historiques: 2,13 millions de personnes pointent à Pôle emploi depuis plus d'un an (+0,8% sur un mois, +10,3% sur un an).

Échaudé par l'échec de "l'inversion de la courbe du chômage" promise par le chef de l'Etat pour fin 2013, le ministre du Travail, François Rebsamen, s'est fixé l'objectif de ramener le nombre de demandeurs d'emploi "le plus près possible des trois millions" d'ici à la fin du quinquennat.

Mardi, il s'est montré "très prudent", engageant les esprits à ne pas s'attendre à une embellie en 2014. Alors que le taux de chômage était de 9,7% en métropole au premier trimestre (10,1% avec l'outre-mer), François Rebsamen a modestement dit espérer une "stabilisation" cette année sous le seuil des 10%, avant une éventuelle diminution l'an prochain. "Un objectif limité", a-t-il reconnu jeudi matin.

L'Institut de la statistique a annoncé mardi soir prévoir une légère hausse du chômage (+0,1 point) d'ici à la fin de l'année, en douchant les espoirs du gouvernement en matière de croissance: il table sur seulement 0,7% là où l'exécutif espère 1%.

Selon les économistes, un minimum d'1,5% de croissance est nécessaire pour faire baisser le chômage.

François Hollande a lui-même estimé début mai qu'il n'aurait pas la crédibilité nécessaire pour briguer un second mandat si le chômage ne baissait pas avant 2017.

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