Lors d'un déjeuner de presse organisé ce mardi, AXA (PA:AXAF) IM s'est notamment penché sur le référendum qui se tiendra le 23 juin prochain en Grande-Bretagne concernant le maintien ou non du pays dans l'Union européenne (UE). Selon ses équipes, ce scrutin aura des conséquences, ce quelle que pourrait être son issue.
Désormais en tête dans les sondages, alors que le très suivi Sun fait campagne pour lui, un 'non' synonyme de Brexit pourrait engendrer le fameux 'effet domino', c'est-à-dire convaincre d'autres pays de suivre l'exemple britannique. Autre hypothèse évoquée par le gestionnaire d'actifs au cas où le 'non' l'emporterait : une montée de l'extrémisme (comprenez euroscepticisme) et une méfiance générale alimentant la paralysie politique dans les pays du coeur de l'UE.
Il pourrait ensuite découler de la contagion ou de l'essor de l'euroscepticisme - par ailleurs déjà bien implanté dans certains Etats membres - une gestion politique hasardeuse, sinon mauvaise, amenant une nouvelle crise économique, envisage AXA IM, avec pour conséquence directe le renoncement de certains pays à la monnaie unique puis l'éclatement de la zone euro.
L'ultime étape de ce scénario noir serait une balkanisation de l'Union européenne, avec des groupes alternatifs de pays qui se substitueraient à elle.
Si à l'inverse les électeurs britanniques devaient se prononcer majoritairement pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE, AXA IM n'exclut pas pour autant, dans ce cas non plus, un essor de l'extrémisme. Dans le même temps, d'autres pays pourraient demander une refonte de la politique monétaire, notamment sur le plan institutionnel.
Cette exigence aboutirait au remplacement progressif des institutions fédérales, largement décriées aujourd'hui, par des conseils intergouvernementaux, tandis que le soutien à la BCE s'affaiblirait, ce qui renforcerait la pression pour un retour à des taux de change flexibles. A l'arrivée, l'UE 'muterait' en une confédération.
Dernier cas de figure, indépendamment du résultat du référendum selon le gérant et résolument optimiste celui-ci : un choc politique menant à des initiatives pro-européennes, dans une logique de préservation. Les pays du coeur se coordonneraient alors dans l'optique d'apporter une réponse politique forte en matière d'intégration. D'autres Etats membres pourraient cependant s'opposer à ce processus, renforçant ce faisant 'le cadre institutionnel à plusieurs vitesses', d'où, in fine, des cercles concentriques de pays, un schéma intergouvernementale et une remise en cause profonde du fédéralisme caractéristique du bloc européen d'aujourd'hui.
S'agissant de David Cameron spécifiquement, la question du leadership des conservateurs elle, se posera inévitablement, quelle que sera le résultat du scrutin de la semaine prochaine, estime enfin AXA IM.
(G.D.)
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