Le PDG de Numericable, Eric Denoyer, tire à boulets rouges dans Le Parisien jeudi sur l'offre rivale de Bouygues pour le rachat de SFR en affirmant qu'"au moins 3.000 emplois seront affectés" si celui-ci est choisi pour pour racheter la filiale télécoms de Vivendi.
"Un rachat par Bouygues pose de graves problèmes de doublons", estime le dirigeant de Numericable, dont la maison mère, la holding Altice, a proposé 10,9 milliards d'euros pour faire l'acquisition de SFR. Selon Le Figaro, Bouygues aurait pour sa part relevé son offre "à plus de 11 milliards".
"Nous avons 130 boutiques dans lesquelles nous ne vendons que de la fibre et des services pour la télévision. SFR a plus de 700 boutiques et Bouygues 600 qui sont, pour la plupart, côte à côte et vendent le même service et les mêmes smartphones", souligne M. Denoyer.
Il remet également en cause l'accord prévoyant le rachat par Free du réseau de Bouygues Telecom en cas de fusion entre ce dernier et SFR.
"Bouygues promet de fournir des fréquences à Free qui sont incessibles sans l'accord de l'Arcep", assure-t-il, alertant par ailleurs sur le risque de hausse de tarifs dans le cas d'un passage de quatre à trois opérateurs.
Le Parisien révèle aussi que le président d'Altice, Patrick Drahi, a écrit un courrier au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et à la ministre déléguée à l'Economie numérique Fleur Pellerin contenant notamment des engagements sur le maintien de l'emploi à SFR si son offre est acceptée.
En amont de la réunion attendue vendredi du conseil de surveillance de Vivendi pour trancher, les offres de rachat de SFR doivent être débattues selon Le Figaro "dès ce jeudi" par un comité ad hoc d'administrateurs.