La Bourse de New York aborde avec prudence la nouvelle saison des résultats d'entreprises qui s'ouvre lundi, espérant y trouver les signes d'une reprise plus affirmée de l'économie américaine tout en gardant un oeil sur l'Europe, qui inquiète toujours.
Au cours des quatre dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a cédé 0,83%, terminant vendredi à 12.772,47 points. Le marché était fermé mercredi, jour férié aux Etats-Unis.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a grappillé 0,08% à 2.937,33 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,55%, pour finir à 1.354,68 points.
Soulagée par un accord crucial en Europe, Wall Street avait commencé la semaine du bon pied, dans un regain d'optimisme vite dissipé par des statistiques économiques en demi-teinte, puis les chiffres décevants du chômage et de l'emploi vendredi.
"Au total, les données économiques cette semaine ont été plus faibles que prévu", mais pas assez faibles pour que le marché anticipe une intervention prochaine de la Banque centrale américaine (Fed) pour relancer l'économie américaine, note Sam Stovall de S&P Capital IQ.
Outre l'annonce d'un premier recul en près de trois ans en juin de l'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis, les statistiques sur le front de l'emploi ont été mitigées.
En effet, malgré l'accélération du rythme des embauches en juin dans le secteur privé, le relevé mensuel très attendu sur l'emploi, véritable baromètre de l'économie américaine, a déçu le marché vendredi, les créations d'emploi s'avérant insuffisantes pour faire baisser le taux de chômage, qui stagne à 8,2%.
"L'économie américaine avance cahin-caha: il ne semble pas que la situation soit réellement en train d'empirer, il ne semble pas qu'elle soit en train de s'améliorer beaucoup non plus. C'est pourquoi il sera intéressant de suivre de près" la saison des résultats d'entreprises, qui commencent lundi avec le géant de l'aluminium Alcoa, estime Pat Dorsey, de Sanibel Captiva Trust Company.
"Nous recevons beaucoup de statistiques économiques mais au final, les informations les plus précieuses nous viennent des entreprises et de ce qu'elles entendent sur le terrain de la part de leurs clients, et cela n'arrive que quatre fois par an!", poursuit-il.
Pour lui, la baisse récente des cours des matières premières et la faible pression sur les salaires dans un contexte de fort chômage pourraient favoriser des résultats d'entreprises meilleurs que prévu, même si la demande restait la grande inconnue.
Les courtiers seront particulièrement attentifs aux résultats en fin de semaine de la première banque américaine en termes d'actifs, JPMorgan Chase, qui a annoncé début mai des pertes d'au moins 2 milliards de dollars, voire beaucoup plus, dans des paris liés au dérivés de crédits européens qui ont mal tourné.
"C'est (cette banque) que l'on attend le plus au tournant. On ne connaît pas encore vraiment la taille de ses pertes, on entend des chiffres allant jusqu'à 9 milliards de dollars", a indiqué Gregori Volokhine, président de Meeschaert New York, "et ce sera également un bon baromètre pour les autres grandes banques américaines".
Du côté de la dette européenne, "les investisseurs semblent être revenus à la réalité", a estimé Frederic Dickson, de DA Davidson. "Après un regain de confiance la semaine dernière, les taux obligataires de l'Espagne sont repartis en hausse et l'euro a plongé face au dollar", atteignant un nouveau plus bas en deux ans vendredi.
Les courtiers seront également attentifs aux chiffres de la balance commerciale américaine mercredi, de l'inflation et d'une première estimation du moral des ménages vendredi.