L'économie française a recommencé à détruire des emplois au premier trimestre dans le secteur marchand, où 21.700 postes (-0,1%) ont disparu, du fait de l'intérim, selon des données définitives de l'Insee publiées vendredi.
Dans son estimation provisoire, publiée mi-mai, l'Institut de la statistique avait évalué que 23.600 postes avaient été perdus au 1er trimestre.
Sur un an, 44.400 postes ont été rayés de la carte (-0,3%), malgré une légère reprise des créations d'emplois à la fin de l'année dernière.
Au premier trimestre, tous les secteurs d'activité sont concernés par ces pertes d'emploi, mais l'intérim est particulièrement frappé. La baisse atteint 0,2% dans l'industrie, 0,3% dans la construction et 0,1% dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim.
Dans le secteur du travail temporaire, considéré précurseur des évolutions du marché de l'emploi, 26.200 postes ont été détruits (-4,8%).
Pour la première fois depuis début 2012, l'économie française s'était remise - modestement - à créer des emplois au quatrième trimestre 2013, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim: 21.000 créations nettes d'emplois enregistrées.
Le ministre des Finances Michel Sapin a réaffirmé mercredi la prévision du gouvernement de 1% de croissance pour 2014. Or, la plupart des économistes estiment que seule une croissance annuelle supérieure à 1,5% par an peut faire baisser le chômage.
En conséquence, aucun organisme international ne prévoit de reprise de l'emploi en 2014.
On compte en France près de 16 millions d'emplois salariés dans le secteur marchand. Chaque année, plus de 100.000 nouveaux actifs arrivent sur le marché de l'emploi. Il faut donc plus de 100.000 créations d'emplois pour stabiliser le chômage.
Après une baisse inattendue fin 2013, le taux de chômage mesuré par l'Insee s'est stabilisé au premier trimestre 2014, à 9,7% en métropole, à contre-courant du nombre d'inscrits à Pôle emploi qui continue de grimper mois après mois.
Sur le même premier trimestre 2014, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité inscrits à Pôle emploi, l'autre indicateur du chômage, a augmenté de 42.000 personnes, battant chaque mois de nouveaux records. Fin avril, il a atteint son plus haut historique à 3,364 millions.
Le ministre du Travail François Rebsamen s'est fixé l'objectif de ramener le nombre de chômeurs sans activité "le plus près possible des trois millions" d'ici la fin du quinquennat de François Hollande en mai 2017.
Le président de la République a admis début mai qu'il n'aurait pas la crédibilité nécessaire pour briguer un second mandat si le chômage ne baissait pas d'ici à 2017.