LONDRES/PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, en hausse lundi en matinée grâce à l'actualité des fusions-acquisitions, sont nettement plus hésitantes à la mi-séance, la prudence s'imposant en attendant vendredi et les déclarations de Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, le CAC 40 abandonne 0,02% (1,10 point) à 4.399,42 points vers 10h30 GMT, près de 1% en dessous de son plus haut du jour. À Francfort, le Dax recule de 0,1% et à Londres, le FTSE cède 0,44%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 prend 0,05% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro est inchangé.
"Le marché est devenu très cher et il avait progressé dans des volumes très faibles", souligne Zeg Choudhry, directeur exécutif de LONTRAD. "Mais sur le fond, le marché est soutenu par l'argent facile et on n'a pas l'impression qu'une correction plus marquée va se produire."
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,2% environ à Wall Street. L'indice MSCI mondial, qui regroupe plus de 40 marchés, est quant à lui en recul de 0,1%.
Janet Yellen doit intervenir vendredi à Jackson Hole, dans le Wyoming, lors du symposium organisé par la Fed de Kansas City. Son discours devrait alimenter les spéculations déjà nourries sur la possibilité d'une nouvelle hausse du taux des "fed funds".
Dimanche, le vice-président de la banque centrale américaine, Stanley Fischer, a estimé dans un discours que la Fed n'était plus très loin d'avoir atteint son double objectif, le plein emploi et une inflation de 2%.
"Le marché a conclu de ses propos que Yellen pourrait utiliser le même ton dans ses déclarations à Jackson Hole", expliquent les analystes de RBC Capital Markets dans une note.
Avant Stanley Fischer, plusieurs autres responsables de la Fed, comme William Dudley, le président de la Fed de New York, avaient évoqué la possibilité d'un relèvement des taux au cours des mois à venir, peut-être même dès septembre.
Ce contexte permet au dollar de poursuivre sa hausse sur le marché des changes, avec un gain de 0,25% face à un panier d'autres grandes devises de référence et de 0,28% face à l'euro, juste en dessous de 1,13.
Aux valeurs en Europe, le suisse Syngenta bondit de plus de 10%, la meilleure performance de l'indice paneuropéen Stoxx 600, après le feu vert du Comité des investissements étrangers aux Etats-Unis à son rachat par le chinois ChemChina, qui lève l'un des principaux obstacles à la conclusion de l'opération.
A Paris, Teleperformance (PA:ROCH) gagne 6,2% après l'annonce du rachat de l'américain LanguageLine Solutions pour un peu plus de 1,5 milliard de dollars.
A la baisse, les valeurs du secteur des matières premières sont en net repli. ArcelorMittal (AS:ISPA) cède 2,4%, Anglo American (LON:AAL) 4,7% et l'indice sectoriel Stoxx 2,5%. Celui du pétrole et du gaz sous-performe lui aussi, avec un repli de 0,81%.
Sur le marché pétrolier, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) et le Brent abandonnent plus de 2,5%, victimes des doutes des investisseurs sur la capacité des grands pays exportateurs à réduire une offre globale toujours excédentaire.
(Alistair Smout et Abhinav Ramnarayan à Londres; Marc Angrand pour le service français, édité par Patrick Vignal)