PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon, qui a annoncé son souhait de prendre du champ, n'abdique pas pour autant le combat politique et fustige dimanche François Hollande et Manuel Valls dans une tribune intitulée "Jaurès, reviens! Ils ont changé de camp!"
Le co-président du Parti de Gauche dénonce en cette année de célébrations du centenaire de la mort de Jean Jaurès la récupération et le dévoiement, selon lui, des combats du réformiste et pacifiste socialiste par le chef de l'Etat et le Premier ministre, après Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen.
"Manuel Valls voulait l'enrôler pour ses sordides cadeaux au Medef. Jaurès aurait 'sans doute' voté le pacte de responsabilité, a-t-il osé", écrit Jean-Luc Mélenchon dans Le Journal du Dimanche.
"Faire parler les morts pour endormir les vivants. L'arnaque!", ajoute-t-il.
Jean-Luc Mélenchon, quatrième du premier tour de la présidentielle de 2012 avec 11,1% des voix, s'en prend ensuite longuement à François Hollande.
"Jaurès n'était pas un apôtre de la moralisation du capitalisme ni du 'donnant-donnant' avec le grand patronat et autres sornettes élyséennes", dit-il.
"Quand Hollande abdique le pouvoir des Français dans les mains des androïdes de la Commission européenne, Jaurès lui tire l'oreille: 'Partout en Europe la lutte est engagée entre les oligarchies et la démocratie politique et sociale'", écrit-il notamment.
François Hollande doit se rendre jeudi au café du Croissant, à Paris, où Jean Jaurès fut assassiné le 31 juillet 1914 par un étudiant nationaliste, Raoul Villain.
Le président avait essuyé des sifflets lors d'une visite le 24 avril dernier dans la ville natale de Jean Jaurès, Carmaux (Tarn), où il avait salué l'oeuvre du socialiste.
(Sophie Louet)